L'événement, auquel ont participé plus de 200 réfugiés syriens et leurs accompagnateurs, consistait en la présentation du film Belle et Sébastien 2 : l'aventure continue, au cinéma des Galeries d'Aylmer.
Avant la projection sur grand écran, quelques personnes se sont adressées aux nouveaux arrivants et ont insisté sur l'importance d'apprendre le français. C'est le cas d'Oussama Jassmin, un jeune de 17 ans né en Irak, mais qui a déménagé en Syrie où il a vécu de 2006 à 2011 avant de s'établir au Canada, il y a cinq ans. Aujourd'hui, Oussama travaille en restauration et étudie à Gatineau pour devenir charpentier-menuisier. Il s'implique comme bénévole auprès des réfugiés syriens, et s'exprime dans un français impeccable.
« Je conseille à toutes les familles syriennes d'écouter la télévision en français, car si vous tenez à l'écouter juste en arabe, ce sera très, très difficile d'apprendre le français. Il faut s'adapter à la culture canadienne, il faut explorer leur culture », a-t-il recommandé.
Hacene Cherif, chargé d'affaires à l'ambassade d'Algérie à Ottawa, a appelé les réfugiés syriens à faire les efforts nécessaires pour se sentir chez eux, au Québec.
« La langue, c'est la clé. Si on se referme sur soi et qu'on ne communique qu'avec les gens qui parlent arabe, on risque de ne pas ouvrir la porte », a indiqué M. Cherif, suggérant aux réfugiés d'apprendre les deux langues officielles du Canada.
« C'est le meilleur moyen de s'intégrer, de communiquer et de mener une vie ordinaire », a-t-il spécifié.
Jacques Laberge, bénévole retraité auprès des familles de réfugiés syriens à Gatineau, a dit souhaiter que la projection du film donne aux nouveaux arrivants le goût du cinéma en français.
Ce qui peut compliquer les choses est que certains Syriens hésiteraient à regarder la télévision canadienne en raison de scènes qui ne collent pas à leur culture, leur religion ou leurs coutumes, comme voir des gens qui s'embrassent, ou légèrement vêtus, a expliqué M. Laberge en entrevue au Droit.
M. Laberge a indiqué que les réfugiés ne sont pas réticents à apprendre le français. Les difficultés d'apprentissage viennent du fait, entre autres, que la langue arabe n'a rien en commun avec le français puisque, notamment, l'alphabet est différent et qu'il y a des sons en français qui n'existent pas en arabe.
« Des gens qui sont venus en 2016 depuis la Syrie n'ont jamais été exposés à l'anglais ou au français. Ils ne connaissent pas notre alphabet. C'est un long apprentissage », a souligné M. Laberge, tout en précisant avoir constaté du progrès chez les personnes qui ont commencé les cours de français au printemps 2016.
M. Laberge a en outre tenu à souligner l'apport indispensable des bénévoles pour faciliter l'intégration des familles syriennes, notamment au chapitre des dons et des réparations de vélos qui ont permis aux gens d'avoir un moyen de transport sain et économique pour leur permettre de découvrir leur quartier.
« Nous avons aussi été actifs pour jumeler des familles syriennes à des tuteurs bénévoles qui se déplacent à domicile pour aider à l'apprentissage du français », a indiqué M. Laberge avant la présentation du film, samedi, tout en saluant le dévouement de nombreux bénévoles qui ont rendu possible des sorties dans des attraits touristiques.