Kadé Rémy, une jeune professionnelle en communications d'Ottawa, est l'une des organisatrices de l'événement appelé Action de grâce pour Haïti, qui a été couronné d'un «happening culturel», lundi, au bar le Forum, à Gatineau.
«Pendant que nous, on fête l'Action de grâce, que nous sommes avec nos familles, que nous avons un toit sur la tête avec l'électricité et tout, eux, là-bas, après Matthew, n'ont rien. Ils sont dans la rue, sans maison, et tentent de trouver à manger», a indiqué Mme Rémy.
La famille de son mari qui se trouve là-bas est saine et sauve, à Les Cayes, mais la maison où la famille habitait a été démolie par l'ouragan.
«Des maisons et des bâtisses ont été détruites, mais notre famille n'a pas eu de mortalité. Par contre, l'eau n'est pas bonne à boire, et il n'y a pas d'électricité. Les gens essaient de se regrouper, de s'entraider, mais c'est très difficile. C'est une question de ressources, mais aussi de pouvoir souffler et prendre le temps de respirer. Ils sont toujours en mode survie. Déjà, en Haïti, le mode survie fait partie de notre ADN, mais là c'est poussé à l'extrême», a raconté Mme Rémy, précisant que les moyens de communication téléphonique avec Haïti sont difficiles.
L'événement fut aussi l'occasion pour les Haïtiens d'extérioriser leurs émotions.
«On parle de ce qui se vit là-bas, et comment nous, on se sent impuissants. Action de grâce pour Haïti donne cet espace pour pouvoir s'exprimer», a indiqué Mme Rémy.
Une chaîne de solidarité a aussi été lancée pour que la communauté entrepreneuriale d'Ottawa et de Gatineau puisse s'entraider et s'impliquer dans la campagne de collecte de fonds.
Les dons en argent recueillis iront à l'organisation internationale Food for the Poor. L'argent ira pour des trousses médicales et de la nourriture. Des dons de vêtements et de jouets peuvent aussi être acheminés à l'organisation FOVA International, basée à Montréal.
Le plus récent bilan de l'ouragan qui a frappé Haïti la semaine dernière fait état d'au moins 372 morts, près de 250 blessés et quatre personnes disparues.