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Ils ont été critiqués et comparés à la Sûreté du Québec dans les heures suivant le meurtre incompréhensible de Valérie Leblanc, le 23 août 2011. Encore aujourd'hui, le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) jure qu'il a la compétence pour enquêter sur ce meurtre qui a ébranlé toute une province en 2011. À l'époque, les enquêteurs ont commencé leur enquête «avec deux prises au marbre».
Le SPVG dit avoir reçu 1500 informations provenant du public dans l'année suivant le meurtre. «Nous en avons reçu un total de 2000, explique, le sergent Jean-Paul LeMay, du SPVG. Ça démontre l'intensité du moment, dans la première année. On continue à recevoir de l'information et elle est traitée en priorité.»
Le sergent LeMay refuse toujours, cinq ans après les faits, de commenter des détails précis autres que ceux qui ont été révélés dans les heures suivant le crime. «Le risque de rentrer dans (un élément) spécifique, c'est de créer des attentes.»
La récente réalisation par le journaliste Claude Poirer d'un documentaire sur Valérie Leblanc «a permis de recevoir des informations», confirme le sergent LeMay.
«Dès le départ, rappelle Jean-Paul LeMay, on faisait face à des défis d'importance.»
Pour le journaliste-enquêteur Claude Poirier, le SPVG a commencé «avec deux prises» le 23 août. La scène a été «sabotée» et le corps a été manipulé, rappelle-t-il.
Outrage à un cadavre
Le meurtre de Valérie Leblanc a été accompagné d'une affaire parallèle, en août 2011. Dans les heures suivant le drame, quatre jeunes - dont des mineurs - ont été interrogés par le SPVG.
Ces jeunes, qui ont manipulé le cadavre et omis d'appeler la police, s'en sont sortis sans accusation, malgré le dépôt d'un dossier au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) pour outrage à un cadavre et entrave au travail des policiers.
Lundi, le procureur en chef pour l'ouest du Québec, Me Martin Côté, a indiqué que «le rapport d'enquête incluant des déclarations démontrait un manque sérieux d'éléments sur la connaissance qu'il s'agissait d'un cadavre» et que l'intention de commettre une infraction criminelle (mens réa) était absente pour prouver hors de tout doute raisonnable que les jeunes étaient coupables d'outrage et d'entrave.
Le corps de la victime avait été manipulé, et la police n'avait reçu l'appel d'urgence que vers 15h55, bien après que le meurtre se soit produit. Ce même groupe avait pourtant vu le corps brûlé vers 13h.
Ils avaient cru à une mise en scène d'une classe de techniques policières du cégep, dans le cadre d'une formation pratique. L'un d'eux s'est ravisé et a appelé la police.
Selon les premières conclusions de la coroner Marie Pinault, le meurtre se serait produit entre 13h30 et 15h55, le 23 août 2011.
Selon le rapport du coroner, Valérie Leblanc «s'était rendue dans un boisé derrière le cégep, très fréquenté par les étudiants, avec une amie, vers 13h. L'amie en question quitta le boisé quelque trente minutes plus tard. D'autres étudiants y retrouvèrent Mme Leblanc sans vie et firent un appel au 911 vers 15h55.»
À la recherche de réponses
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Valérie Leblanc aurait aujourd'hui 23 ans. À 18 ans, l'étudiante du Cégep de l'Outaouais a été battue, mutilée et brûlée dans le boisé situé derrière le campus Gabrielle-Roy, le 23 août 2011.
L'autopsie a révélé que la victime de meurtre avait subi «traumatisme contondant» à la tête.
Le père de Valérie, Sylvain Leblanc, est certain «que certains n'ont pas tout dit» et ajoute que des gens «ont été couverts» dans cette histoire.
Le père endeuillé continue d'espérer. La médiatisation de ce drame, même cinq ans après les faits, est une bonne chose, selon lui. «Tant que le monde ne l'oublie pas.»
Le père prévoit se déplacer sur le terrain du cégep, ce mardi, à l'occasion du triste anniversaire.
Le père se demande comment sa fille, ceinture noire de taekwondo, a pu être tuée de la sorte. «Elle n'était pas battable, elle n'était pas facile à mettre à terre, bonne à se défendre. D'après moi, il y avait au moins cinq personnes.»
M. Leblanc dit avoir un regret, aujourd'hui, relativement à une déclaration qu'il a faite en 2012, lors du premier anniversaire du décès de sa fille. Il avait rapporté une confidence que sa fille lui aurait faite, un an avant le décès, selon laquelle la jeune aurait prédit sa mort en affirmant qu'elle serait «battue et brûlée».
Cinq ans plus tard, Sylvain Leblanc est d'avis qu'il «n'aurait pas dû dire ça», et que cette déclaration avait «causé des problèmes». Le père n'a pas voulu préciser de quels types de problèmes il s'agissait.