Les protecteurs de la rivière se jettent à l'eau

Le 4 km de la Sentinelle a permis d'amasser plus de 15 000 $ pour soutenir le travail de la Sentinelle de la rivière des Outaouais.

Samedi matin, les protecteurs de la rivière des Outaouais ont pris une grande bouffée d'air et se sont jetés à l'eau - littéralement. Pour une troisième année, une centaine de personnes ont nagé 750 mètres, 1,5 ou quatre kilomètres pour promouvoir l'importance de la préservation de la rivière.


Dès 8 h, près de 70 personnes ont plongé au Club de voile Lac Deschênes, dans le secteur de Nepean. Une demi-heure plus tard, c'étaient les quelque 25 nageurs des plus courtes distances qui se lançaient sur leur propre parcours. Vers 9 h, les premiers participants au 4 km de la Sentinelle étaient arrivés, essoufflés, mais fiers des kilomètres qu'ils avaient parcourus à la brasse de la rive ontarienne jusqu'au parc des Cèdres, ou de leur boucle plus courte qui commençait et terminait sur la plage aylmeroise.

L'année 2016 aura été la première année où les participants ont eu le choix entre trois distances. Les éditions précédentes, le seul trajet offert était celui qui relie l'Ontario au Québec. « Il y a une raison pour laquelle la nage est interprovinciale, explique l'agente d'éducation et d'action communautaire à la Sentinelle de la rivière des Outaouais, Brigitte Boudreau. C'est justement pour montrer que c'est important, la communication entre les provinces pour mieux pouvoir protéger la rivière des Outaouais et tout le bassin versant. »

C'est que le bassin versant de la rivière des Outaouais coule à travers plus de 200 municipalités, « qui ont toutes différentes procédures par rapport à la qualité de l'eau. » À titre d'exemple, Brigitte Boudreau rappelle que les trois paliers de gouvernement avaient annoncé l'an dernier le financement pour la construction d'un système de stockage souterrain de 231 millions $ qui empêcherait le déversement des eaux usées dans la rivière.

 Du côté de Gatineau, en juin dernier, la Ville avait déboursé 300 000 $ pour acheter 50 enregistreurs de débordement, dont l'utilité est de récolter de toutes premières données quant à la fréquence des déversements et à la quantité d'eau qui s'échappe lorsque le réseau sous-terrain est surchargé. « Les coûts sont tellement élevés que le municipal n'aurait pas pu financer ça seul. C'est pour ça que la communication et le soutien de tous les gouvernements sont très importants », résume-t-elle.

Parmi les nageurs, Catherine McKenna s'est mouillée pour une troisième année. La ministre de l'Environnement et du Changement climatique a mis une heure et 17 minutes à franchir les quatre kilomètres entre Nepean et Aylmer. « Ce n'est pas si mal, parce que je ne me suis pas entraînée cette année ! » lance-t-elle en riant.

Mme McKenna rappelle que la rivière des Outaouais a obtenu il y a deux semaines une désignation patrimoniale - protection qui ne concerne par ailleurs que la portion ontarienne du cours d'eau. « On sait que la rivière ne connaît pas les frontières, alors c'est certain qu'on doit avoir une désignation sur le côté du Québec aussi. On travaille très fort avec le gouvernement du Québec et avec la Sentinelle pour avoir cette désignation. »

Le 4 km de la Sentinelle a permis d'amasser plus de 15 000 $ pour soutenir le travail de la Sentinelle de la rivière des Outaouais.