Dénoncer, c'est gagnant

L'agente socio-communautaire au SPVG, Andrée East, et la présidente régionale de l'AQDR, Luce Bernier, présentent les cartes thématiques.

C'est par le biais d'un loisir assez populaire chez les personnes âgées - un jeu de cartes - que différents partenaires de l'Outaouais ont choisi de les sensibiliser à la maltraitance dont elles pourraient être victimes.


Attablées devant leurs cartes de bingo dans une salle du Centre des aînés de Gatineau, des dizaines de personnes âgées ont reçu, mercredi, les premiers exemplaires des 700 jeux de cartes confectionnés spécialement pour eux. Définition de la maltraitance (physique, financière, etc.), ressources disponibles et numéros de téléphone utiles ont été inscrits sur la majorité des cartes.

Lancé dans le cadre de la Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées, le projet a été mis sur pied par l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR), le Mouvement des aînés du Québec (FADOQ) et les trois corps policiers présents en Outaouais.



Agente socio-communautaire au Service de police de la Ville de Gatineau, Andrée East a fait valoir aux aînés présents qu'une simple conversation avec un policier, « c'est encore mieux que le bingo ». « Au bingo, on a quelques chances de gagner, mais quand on dénonce au niveau criminel, on a toutes les chances de regagner notre dignité et de regagner notre droit de s'affirmer, a-t-elle souligné. [...] Il n'y a personne qui a le droit de vous bousculer, il n'y a personne qui a le droit de vous menacer, il n'y personne qui a le droit de vous obliger à faire des choses que vous n'avez pas envie de faire. »

Le sergent Bernard Jean, coordonnateur régional aux relations communautaires à la Sûreté du Québec - « l'ancienne Police provinciale », a-t-il précisé devant l'audience où les cheveux gris étaient majoritaires - a renchéri en insistant sur le fait que les aînés ne doivent pas avoir peur de déranger les autorités lorsqu'une situation les inquiète. « Et il n'y a absolument pas de honte à avoir à dénoncer quelque chose », a-t-il ajouté.

L'an dernier, à Gatineau, 127 dossiers de crime contre la personne et 106 dossiers de fraude où la victime avait plus de 60 ans ont été traités par les autorités policières, qui précisent qu'il ne s'agissait pas nécessairement dans tous les cas de maltraitance.

La présidente régionale de l'AQDR, Luce Bernier, a fait savoir que l'idée d'intervenir auprès des jeunes est aussi sur la table. « Si les astres s'alignent bien, nous voulons faire quelque chose avec le milieu scolaire pour faire en sorte, par exemple, que les jeunes comprennent eux aussi que ce n'est peut-être pas toujours correct de demander des sous toutes les semaines à grand-maman », a-t-elle indiqué.