La semaine dernière, une adolescente de 16 ans a subi une agression à l'arme blanche à la sortie des classes, derrière l'école secondaire de l'Île. Le lendemain, les quelques personnes qui avaient planté leur tente le long du ruisseau de la Brasserie ont été évacuées. Marc Bellfoy, 49 ans, a été accusé de tentative de meurtre. L'homme résidait alors au Gîte Ami.
Le maire Maxime Pedneaud-Jobin a pris la décision de démanteler le camping le soir des événements. Selon la directrice clinique au Gîte Ami, Sylvie Demaret, l'accusé n'était pas de ceux qui logent aux abords du ruisseau de la Brasserie. «Je trouve que le camping n'a rien à voir dans la situation. Cette décision, c'est un raccourci», a-t-elle commenté.
Dès le 1er avril, le centre d'hébergement d'urgence sera contraint de fermer ses portes tous les jours, entre 11h30 et 16h, en raison de la perte d'une subvention. Pour Mme Demaret, cela rendra encore plus difficile la prévention d'autres événements fâcheux. «Plus il y a d'accompagnement, plus il y a de prévention, dit-elle. Ici, on a une population qui est en proie à des troubles de santé mentale, aux troubles concomitants, à la toxicomanie. C'est sûr que si on les perd tous les après-midi, on perd le contrôle sur eux. Ça n'aide pas, ça, c'est garanti.»
Ces déclarations ont été faites en marge d'une conférence organisée par 11 organismes communautaires pour inciter Service Canada à confirmer le réinvestissement d'une portion du financement prévu pour l'année financière 2015-2016 qui est restée inutilisée. Au total, 36 000$ voués à l'aide au logement n'ont pas été dépensés, une somme qui permettrait de sortir neuf personnes de l'itinérance pendant un an. Depuis août dernier, ce programme a permis de fournir des logements à 21 personnes.
«Il y a un lien à faire entre la subvention au logement qu'on demande aujourd'hui et les gens qui étaient dans le camping, calcule le vice-président du Collectif régional de lutte à l'itinérance Yves Séguin. Sur les 21 personnes qu'on a pu placer en logement, quelques-unes étaient des campeuses. Si on peut avoir plus de sous pour loger plus de gens, probablement que moins de personnes vont être obligées d'aller en camping.»