Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement se penchait, jeudi soir à Lévis, sur les scénarios potentiels de déversement en cas de rupture de l'oléoduc.
Prenant le cas d'un déversement là où le pipeline traverserait la rivière des Outaouais, l'expertise d'une firme indépendante, Savaria Experts Conseils, fait état d'une contamination d'une première prise d'eau municipale en deux heures et l'atteinte de la première prise d'eau de la ville de Montréal en un peu moins de 10 heures.
Selon sa présidente, l'ingénieure Chantal Savaria, la décontamination et la remise en opération d'une prise d'eau contaminée ne serait pas une question d'heures ou de jours mais bien de semaines.
TransCanada a rétorqué avec sa propre expertise, réalisée par la firme Stantec, selon laquelle il faudrait plutôt quatre heures avant d'atteindre la première prise d'eau municipale et 40 heures celle de Montréal.
Mme Savaria a reconnu que son entreprise avait réalisé une expertise selon une méthodologie plus simple, mais elle a répliqué qu'une différence de deux heures ne permettrait certainement pas de bloquer le cours d'eau pour empêcher la contamination.
TransCanada évalue par ailleurs que le pire scénario serait celui d'un déversement à la hauteur de la rivière Etchemin où celui-ci s'élèverait à 22 800 barils, ou 3,6 millions de litres.
Chantal Savaria a également fait part de dommages irréparables à la faune et à la flore si un déversement survenait dans un milieu humide comme un marais, un marécage ou une tourbière. Selon elle, il faudrait une reconstitution du milieu pour le ramener à son état original.