Le projet de centre communautaire ne fait pas l'unanimité à Cantley

Une esquisse du futur centre communautaire multifonctionnel de Cantley, dont les travaux de construction devraient débuter en juillet

Des citoyens de Cantley se mobilisent pour tenter de bloquer le projet de règlement d'emprunt visant à doter la municipalité d'un centre communautaire multifonctionnel de 13,5 millions $.


Un regroupement s'est formé dans le but d'inciter au moins 500 Cantléens à aller signer un registre, entre 9h et 19h le 10 mars, dans le but de forcer la tenue d'un référendum sur le règlement d'emprunt que souhaite faire le conseil municipal pour construire un centre communautaire sur les terrains actuels de la mairie.

Tout en reconnaissant le besoin d'un centre communautaire, l'un des porte-parole du groupe, Patrick Botelho, juge que les citoyens doivent se pencher sur l'enjeu fiscal qu'un tel projet représente. Selon les estimations, il en coûtera en moyenne 200$ par foyer par année, pendant 20 ans.

L'ancien conseiller municipal Alexandre Marion s'interroge aussi sur le fait que le fardeau soit donné aux citoyens, alors qu'aucune subvention n'est acquise. «On nous dit qu'il faut aller de l'avant, que sinon on n'avancera jamais et que ce n'est pas un bon timing pour demander une subvention», déplore-t-il.

La mairesse Madeleine Brunette réplique que «les enveloppes ne sont plus ce qu'elles étaient» pour l'octroi de subventions. «On souhaite en avoir, mais il faut être réaliste, dit-elle. [...] Si ce n'est pas au niveau des infrastructures, on va tenter notre chance pour l'équipement ou l'ameublement.»

La mairesse souligne aussi que la population de Cantley continue de croître, ce qui permettra, au fil des ans, d'avoir un plus grand nombre de contribuables pour payer la note.

La députée de Gatineau et ministre responsable de l'Outaouais, Stéphanie Vallée, a fait savoir qu'aucune demande subvention n'a encore été présentée.

«J'ai rencontré la mairesse et j'ai identifié les différents programmes qui s'offrent à la municipalité, en lui précisant, par contre, qu'il est important de déposer une demande avant d'engager les travaux, a indiqué Mme Vallée. On ne peut pas commencer un projet et ensuite demander des subventions.»

Alors que Mme Brunette vise un lancement des travaux en juillet prochain, Stéphanie Vallée note que le délai est «très court» pour espérer une subvention. «Mais si pour toutes sortes de raisons, la municipalité souhaite avoir un projet rapidement, c'est une décision qui lui appartient», précise-t-elle.

Trop gros?

«L'ampleur du projet» fait aussi sourciller des citoyens, affirme Patrick Botelho.

Plusieurs familles affirment, sur une page Facebook créée pour ce dossier, que d'autres infrastructures auraient été souhaitables. Un intérêt marqué pour un aréna, une piscine ou un terrain de soccer était d'ailleurs ressorti d'un sondage réalisé en 2012.

La possibilité de participer à diverses activités sportives au centre communautaire ne répond pas à un réel besoin, affirme M. Botelho, puisque la municipalité a déjà accès au gymnase d'une école primaire, en dehors des heures de classe. «Le besoin d'utiliser les salles le jour, pour les familles, ce sera assez rare», note M. Botelho, père de trois enfants.

Madeleine Brunette rappelle quant à elle n'avoir jamais promis d'aréna ou de piscine en campagne électorale. Quant au sondage, elle souligne qu'il date de 2012, avant que ne soit bâti le complexe Branchaud-Brière de Gatineau, qui offre de nouvelles glaces.

«C'est avant tout une décision du conseil municipal qui a été élu, souligne-t-elle. On a eu la discussion à savoir si on y allait par phases, c'est-à-dire marcher avant de courir.»