Depuis le balcon central de la basilique Saint-Pierre, vendredi matin, le pontife a offert l'indulgence plénière à tous les catholiques, dans l'espoir que les hommes fassent preuve de pitié dans un monde déchiré par les conflits et la pauvreté. La place Saint-Pierre baignée par le soleil était hautement surveillée, tel que c'est le cas depuis les attentats terroristes de Paris.
L'indulgence est une ancienne tradition de l'Église catholique liée au pardon des péchés. Le pape François l'a annoncée après sa bénédiction Urbi et Orbi («À la ville et au monde»), dans laquelle il a énuméré les conflits mondiaux et dédié ses prières à la fin de la souffrance humaine.
Le Saint-Père a fait référence aux «actes de terrorisme brutaux» qui ont frappé Paris en novembre, ainsi qu'aux attentats dans l'espace aérien de l'Égypte, au Liban, au Mali et en Tunisie. Il a dénoncé les conflits qui font rage en Afrique, au Moyen-Orient et en Ukraine et a tenté de réconforter les chrétiens de partout dans le monde qui sont persécutés à cause de leur foi.
«Ce sont les martyrs d'aujourd'hui», a-t-il illustré.
Il a également parlé indirectement du groupe armé État islamique. «Puisse l'attention de la communauté internationale être unanimement dirigée à mettre fin aux atrocités qui, dans ces pays tout comme en Irak, en Libye, au Yémen et en Afrique sub-saharienne, font de nombreuses victimes, causent d'immenses souffrances et n'épargnent même pas le patrimoine historique et culturels de peuples entiers.»
François a déclaré espérer que l'indulgence qu'il offrait, en cette année sainte de la miséricorde, encourage les croyants à «accueillir la miséricorde de Dieu» dans leurs vies et à faire preuve de compassion envers leurs frères «pour que grandisse la paix».
«Seule la miséricorde de Dieu peut libérer l'humanité des nombreuses formes de mal, parfois de mal monstrueux, que l'égoïsme engendre dans notre monde», a-t-il déclaré.
«Nous prions le Seigneur pour que l'entente conclue aux Nations unies arrête le plus vite possible l'affrontement des armes en Syrie et remédie à la situation humanitaire extrêmement grave de son peuple souffrant, a-t-il dit. Il est par conséquent urgent que l'accord sur la Libye soit soutenue par tous, de manière à surmonter les divisions et la violence qui affligent le pays.»
La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son soutien à un processus de paix pour la Syrie, qui comprend un cessez-le-feu et des discussions entre Damas et l'opposition. Le conseil a également approuvé, récemment, une entente négociée par l'ONU pour former un gouvernement uni en Libye, qu'ont signée les factions rivales.
Le pape François a félicité les gens et les pays qui ont accueilli des réfugiés fuyant «des conditions inhumaines» et affirmé que leur générosité avait aidé les nouveaux arrivants à «se bâtir un futur digne pour eux et leurs proches, et à s'intégrer dans les sociétés qui les reçoivent.»