L'ex-maire de la Ville de Hull de 1981 à 1991, Michel Légère, a décidé de réagir dans le débat entourant la demande des maires de Gatineau et d'Ottawa de siéger au conseil d'administration de la CCN.
M. Légère a d'abord rappelé qu'il avait fait la même demande lorsqu'il était maire de Hull.
«Dans ce temps-là, il y avait plusieurs villes de l'Outaouais. Et la question était surtout de déterminer quel maire allait siéger - celui de Hull, Gatineau ou Aylmer. Mais aujourd'hui, avec la fusion des villes, le problème ne se pose plus vraiment», a expliqué M. Légère.
En même temps, il s'est dit surpris des propos tenus par le premier dirigeant de la CCN, le Dr Mark Kristmanson, selon lequel les lois et les pratiques actuelles ne permettaient pas aux maires de siéger au conseil d'administration de la CCN.
«Je suis surpris d'entendre que la loi et les pratiques actuelles ne le permettent pas. Cela ne veut pas dire que les maires ne peuvent pas être invités. Et puis, ils n'ont qu'à changer la loi. Après tout, les maires de Gatineau et d'Ottawa ont déjà chacun un siège au conseil d'administration du Centre national des arts. Il y a déjà un modèle que l'on peut reprendre», a rappelé l'ex-maire Légère.
Essentiel pour la démocratie
Aujourd'hui encore, M. Légère juge «essentiel» que les maires participent aux délibérations de la CCN, «car des fois elle peut passer à côté de l'intérêt public».
Si les maires participaient aux échanges à la table du conseil d'administration de la CCN, ils pourraient faire connaître leur vision et apporter un éclairage différent.
«Les membres du c.a. viennent d'un peu partout au pays, et ils prennent les décisions à partir des informations des employés et dirigeants de la CCN. Mais les maires de Gatineau et d'Ottawa sont des gens compétents, et ils devraient avoir le droit de faire connaître leur point de vue, particulièrement lorsqu'il est question de l'utilisation du territoire».
À l'époque, a-t-il rappelé, la CCN s'opposait à la Ville de Hull au sujet de l'implantation de la marina, près du pont Alexandra.
«La CCN n'en voulait pas. Mais finalement, on l'a fait. J'ai dû avoir de nombreux échanges avec l'ancien dirigeant Bud Drury sur le sujet pour le convaincre», a-t-il rappelé.