Les préfets des quatre MRC de la région - Gatineau n'a pas accès au programme de partage de redevance - ont appris, en début de semaine, qu'elles recevraient 518 000 $ de moins que l'an passé pour l'exploitation des ressources naturelles sur leur territoire. La stupéfaction était totale chez certains préfets, mercredi, surtout que la nouvelle méthode de calcul plus généreuse utilisée par le ministère des Ressources naturelles a fait passer l'enveloppe totale pour le Québec de 10 à 25 millions $ par année.
La préfète de la MRC Papineau, Paulette Lalande, s'explique mal comment les redevances peuvent être en augmentation partout, sauf en Outaouais. Sa MRC voit ses redevances diminuer de 124 000 $. La réduction dans la MRC des Collines atteint 189 000 $, 112 000 $ pour la Vallée-de-la-Gatineau et 94 000 $ pour le Pontiac, note Mme Lalande.
Robert Bussière, préfet de la MRC des Collines, avait du mal à contenir ses mots, mercredi, à quelques heures de l'adoption du budget annuel de la MRC. Les redevances perçues par sa MRC passeront de 391 000 $ l'an passé à 202 000 $ pour les quatre prochaines années. «Sur 112 MRC, 15 sont coupées, dont toutes celles chez nous, déplore-t-il. Nous l'avons tous su mardi et nous adoptons le budget ce soir (mercredi). Ça aurait pris un peu de respect. Je ne peux pas croire que nos députés n'étaient pas au courant, je ne peux pas croire qu'ils étaient dans la complète noirceur. Nous avons tous eu une rencontre avec la ministre régionale Stéphanie Vallée, lundi. Je peine à croire qu'elle ne le savait pas. Elle aurait pu nous informer qu'on perdait 500 000 $. On a l'impression que la décision vient d'en haut, que notre députation n'a rien à faire. Je me demande si nos députés ont encore leur mot à dire. On ne le sent plus dans plusieurs dossiers. On est complètement dans le noir depuis l'arrivée de ce gouvernement-là.»
Pas une surprise, dit la ministre Vallée
La ministre responsable de l'Outaouais, Stéphanie Vallée, affirme que les préfets n'ont pas été pris par surprise. «C'est dans le nouveau pacte fiscal, les chiffres sont là et 75% des municipalités ont signé en faveur du pacte fiscal. Il faut voir le pacte dans son ensemble. Les MRC ont fait d'autres gains ailleurs.»
L'explication de la ministre ne satisfait visiblement pas les préfets. «Je comprends que l'Outaouais ne vaut pas grand-chose à Québec, ironise M. Bussière. Nous le disons souvent, nous sommes abandonnés, nous en avons une autre preuve. Les députés doivent aller au bâton pour les MRC. Ils sont là pour nous défendre. Pour le Pontiac ou la Vallée-de-la-Gatineau, deux des MRC les plus pauvres au Québec, ce sont d'importantes coupures. Personne ne nage dans des marges de manoeuvre extraordinaires ici.»