Gaston Carrière, syndicaliste dans le sang

L'heure de la retraite a sonné pour le syndicaliste Gaston Carrière.

Un des syndicalistes les plus en vue de la région de l'Outaouais depuis près de 40 ans accroche sa pancarte.


Le représentant syndical des employés de l'usine Produits forestiers Résolu (PFR) à Gatineau, Gaston Carrière, poussera la porte de l'usine du boulevard Maloney pour une dernière fois le vendredi 25 septembre prochain.

M. Carrière, qui n'a jamais eu la langue dans sa poche, a fait son entrée à l'usine de Gatineau qui s'appelait à l'époque la CIP (Canadian International Paper) en 1973. Depuis, il a connu quelque de six propriétaires différents. Il a aussi été témoin depuis 40 ans de la chute d'une industrie prospère, celle de la transformation du bois. Une industrie qui a longtemps été l'ADN de l'Outaouais et à la base de la fondation de Gatineau. Des 1800 employés dans les années 1970 que comptait l'usine, il n'en reste plus que 126 aujourd'hui.



«Mais ce sont de bons emplois qui sont très bien rémunérés», se félicite M. Carrière, qui terminera un mandat de 14 ans à la tête du syndicat.

M. Carrière a repris le collier syndical en 2001 à la demande de ses collègues, raconte-t-il, après avoir été en «pénitence» pendant cinq ans.

Le syndicaliste est tombé dans les mauvaises grâces des travailleurs de l'usine en 1996, six ans après une longue grève de 16 semaines.

«On disait que j'étais un guerrier et un faiseux de grève, que mon style était démodé. On disait que ça prenait des gens qui dialoguent avec l'employeur», raconte-t-il, avant d'ajouter:

«Ça prend des nerfs, des grandes gueules et des couilles. Sinon, les multinationales ne bougent pas. Ce ne sont pas les syndicats qui font fermer les baraques. C'est la mauvaise gestion qui fait fermer les baraques, martèle-t-il. Ça a toujours été dans moi de défendre les plus faibles.»