Ugo Lapointe marchait avec son neveu samedi soir, tout près du Temple bouddhiste Pho Da Son lorsqu'un bénévole des lieux lui aurait offert gratuitement un chien, sous prétexte qu'il y en avait trop sur les lieux. M. Lapointe a alors découvert une pièce mal éclairée d'où émanait une forte odeur d'excréments et d'urine où environ une trentaine de chiens côtoyaient des oiseaux et un perroquet rouge vif.
De retour à la maison, il partage sa découverte avec sa conjointe qui, à son tour, relaie l'information sur les médias sociaux. Une page Facebook (Meute de l'Outaouais), réservée aux amateurs de chiens de la région devient donc le point de départ d'une opération de sauvetage.
Arrivés sur les lieux le lendemain, ils constatent ce qu'Ugo Lapointe a vu la veille; un endroit où les excréments s'accumulent au sol et des chiens qui ne semblent pas tous dans la meilleure santé. Dès qu'ils ouvrent la porte, certains toutous se dirigent vers la forêt à proximité. On ne les reverra plus. La vingtaine de chiens qui restent est recueillie par le groupe. Ceux-ci contactent la municipalité de Val-des-Monts et la Sécurité publique de la MRC-des-Collines qui les redirigent vers la SPCA-Outaouais.
En raison d'un malentendu, ils croient que la SPCA-Outaouais leur demande de venir leur porter les chiens. La directrice adjointe de l'organisation, Karine Dunnigan, affirme qu'elle ne recommanderait à personne de poser un geste semblable, c'est-à-dire de tirer des animaux d'une résidence, même s'ils sont en mauvais état.
«Même s'ils ont de bonnes intentions, ça reste un vol, le propriétaire n'était pas sur place», affirme Mme Dunnigan, qui suggère plutôt de porter plainte dans une situation semblable.
La SPCA ne cautionne pas
Le propriétaire du temple était absent, dimanche, lors du passage du Droit. L'employé qui avait offert un chien à Ugo Lapointe, samedi, était présent. Il a même assisté le groupe dans leur transport des animaux vers la SPCA-Outaouais.
Cet homme qui préfère ne pas être identifié a expliqué que le temple accueille des animaux abandonnés pour les nourrir. Comme la SPCA-Outaouais fait essentiellement la même chose, il ne voyait pas d'inconvénient à leur envoyer les bêtes. Reste à voir si le propriétaire des lieux partage cette opinion, ce sera déterminant pour la «meute de l'Outaouais» qui pourrait être sanctionnée pour son geste si celui-ci porte plainte. Le Service de police de la Ville de Gatineau était d'ailleurs présent à la SPCA-Outaouais, dimanche, pour recueillir les témoignages du groupe.
Le groupe d'amoureux des chiens, malgré les bonnes intentions, n'aurait donc pas pris la meilleure décision dans les circonstances. Karine Dunnigan reconnaît toutefois que d'héberger un groupe d'animaux abandonnés n'est pas la meilleure chose à faire non plus.
Le temple bouddhiste avait fait l'objet de visites d'inspecteurs de la SPCA-Outaouais au cours des dernières semaines. Mme Dunnigan soutient cependant que la situation ne justifiait toujours pas la saisie des animaux.