L'ancien conseiller municipal de Cantley Alexandre Marion a récemment reçu un avis de la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) l'enjoignant de faire remplir un formulaire de bilan médical dans un délai de 90 jours, afin de pouvoir conserver les différentes classes spéciales de son permis de conduire. «Au bout de 90 jours, si on n'a pas obtempéré, les classes particulières sont enlevées, il reste juste le permis ordinaire», explique M. Marion.
Ayant perdu son médecin de famille et n'ayant pu en dénicher un nouveau, M. Marion a appelé à la SAAQ pour voir quelles étaient ses options. «On m'a dit qu'ils pouvaient peut-être me donner une extension de 90 jours, mais que j'allais devoir fournir les documents pour garder mes classes et que je pouvais aller au privé, affirme-t-il. [...] La dame m'a dit que la plupart des gens finissent par prendre cette avenue-là, parce que sinon, ils perdent leurs classes et perdent leur travail.»
Pas de directive
Le porte-parole de la SAAQ, Gino Desrosiers, réplique que les représentants du service à la clientèle n'ont aucunement reçu de directive visant à suggérer aux clients de se tourner vers des cabinets privés. «Ce qui leur est dit, c'est que c'est important pour eux de se soumettre à une évaluation médicale, indique M. Desrosiers. Pour nous, c'est une question de sécurité. [...] Mais en aucun moment on dit d'aller au privé si ça ne marche pas ailleurs.»
Les conducteurs professionnels doivent se soumettre à une évaluation médicale afin de conserver leurs classes particulières à compter de 55 ans, ou plus tôt lorsque certaines conditions le nécessitent, a fait savoir M. Desrosiers. Dans le cas des conducteurs ne détenant que la classe 5 pour les véhicules de promenade, les bilans médicaux sont requis à partir de 75 ans.
Alexandre Marion se réjouit de ne pas avoir besoin des classes particulières inscrites à son permis de conduire pour son travail. Ce n'est cependant pas le cas de tout le monde, souligne-t-il, en précisant que le recours au privé peut représenter une dépense importante pour certains travailleurs orphelins d'un médecin de famille.
«Comprenons-nous bien, je n'ai rien contre le système émergeant à deux vitesses en santé au Québec, bien au contraire, a écrit M. Marion en racontant l'histoire sur Facebook. Toutefois, le gouvernement aurait avantage à ajuster ses violons.»