Directions absentes dans les écoles de la CSVDC: une nouvelle façon de faire décriée par le syndicat

Le président du SEHY, Éric Bédard, craint que si une situation d'urgence survient, l'application du protocole soit désorganisée. Il cite en exemple une alarme incendie qui est survenu tôt jeudi matin à la cafétéria de l'école secondaire Haute-Ville (notre photo) en l'absence de la direction de l'établissement.

Les directions des écoles de la Commission scolaire du Val-des-Cerfs (CSVDC) ne sont plus remplacées systématiquement. Une nouvelle façon de faire décriée par le Syndicat de l'enseignement de la Haute-Yamaska (SEHY), qui craint une gestion laborieuse en cas d'urgence.


«C'est un non-sens, estime Éric Bédard, président du SEHY. Imaginez-vous qu'il arrive un événement, quelque chose de grave et qu'il n'y ait personne pour gérer ça. C'est un peu triste.»

La convention collective nationale des enseignants stipule que la commission scolaire a l'obligation de nommer un responsable d'école, soit un enseignant, lorsque l'école compte plus d'un établissement - deux bâtisses ou plus - et qu'il n'y a pas de direction adjointe, explique Chantal Cyr, directrice des ressources humaines à la CSVDC.



Auparavant, un responsable était également nommé dans certains établissements lorsque ces conditions n'étaient pas remplies et qu'une direction s'absentait une journée ou plus.

Or, la commission scolaire a revu sa façon de faire et a opté pour une nouvelle méthode qui est en place depuis le début de l'année scolaire, explique Mme Cyr. La décision a été prise en regardant ce qui est fait par d'autres commissions scolaires.

«Maintenant, on tient l'ensemble des réunions sur le territoire de la commission scolaire, ce qui fait en sorte qu'aujourd'hui, avec toute la technologie, comme les téléphones cellulaires, les iPad, les courriels, les textos, tout le monde est facilement joignable et tout le monde peut se présenter sur les lieux de l'établissement en cas d'urgence, dit-elle. Il n'y a plus implicitement d'enseignants qui sont libérés pour assumer le remplacement d'une direction lorsqu'elle est interpellée [appelée à l'extérieur] pour deux, trois journées.»

problème de logistique



Le président du syndicat craint que si une situation d'urgence survient, l'application du protocole soit désorganisée. Il cite en exemple une alarme incendie qui est survenu tôt jeudi matin à la cafétéria de l'école secondaire Haute-Ville en l'absence de la direction de l'établissement.

Une centaine d'élèves et membres du personnel était présents. «Heureusement que ce n'était pas grave parce que sinon, comment la situation aurait été gérée? Il y a une section pour les élèves handicapés en fauteuil roulant; il faut du support pour les sortir. Une fois à l'extérieur, qu'est-ce qu'on fait? Ça prend toute une logistique, mais il n'y a personne dans l'école pour s'occuper de ça», déplore M. Bédard.

La CSVDC affirme que des protocoles d'urgence sont en place dans chaque établissement et que le personnel sait quoi faire. «On regarde à chaque début d'année avec tout le personnel pour savoir ce qu'on fait s'il arrive une urgence. Les gens du service des ressources matérielles sont présents et ils peuvent intervenir rapidement. Il y a des équipes en place qui peuvent intervenir même si la direction n'est pas présente», fait savoir Mme Cyr, en ajoutant que les gardiens de sécurité dans les écoles secondaires sont également formés pour intervenir.

Dans certaines petites écoles où la direction de l'établissement n'est pas présente à temps plein, la direction nomme un responsable alors qu'elle n'en a pas l'obligation, ajoute la directrice des ressources humaines. «On va même au-delà de ce qui est demandé de faire au niveau de la convention nationale pour s'assurer que ça puisse bien fonctionner dans nos écoles même si la direction est affectée juste à 50% parce qu'elle en combine deux.»

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