Le 18juillet, aux alentours de 17h, Raynald Alain soutient s'être rendu d'urgence à l'hôpital après que son épouse, dont il préfère taire le nom, se soit plainte d'un malaise à la poitrine.
Une fois arrivé sur les lieux, le couple a rapidement constaté que la salle d'attente était loin d'être pleine, une quinzaine de patients seulement étant assis. Optimistes, ils croyaient bien pouvoir consulter un médecin dans un délai assez rapide. Or, ce n'est pas ce qui s'est passé, affirme-t-il.
«Nous sommes d'abord allés au triage et ma conjointe a passé un électrocardiogramme peu de temps après. Mais par la suite, rien du tout. Nous sommes restés assis jusqu'à quatreheures du matin. Seulement six personnes ont été appelées durant toutes ces heures. Je n'aurais pas de problème à comprendre la situation si la salle d'attente avait été bondée ou s'il y avait eu beaucoup d'urgences, mais ce n'était pas le cas. Une seule ambulance est arrivée durant la soirée et la nuit», raconte-t-il.
Selon lui, la frustration était palpable dans la salle d'attente et les gens ont maintes fois questionné les employés sur la lenteur des procédures. En vain.
«C'est épouvantable. On nous faisait même repasser dans le triage, c'est à se demander s'il y avait des médecins. On dirait qu'on se foutait éperdument de nous. En plus, il y avait des cas assez graves, entre autres celui d'un homme tombé d'un toit qui se plaignait de douleurs et aussi un vieil homme de 88 ans. Finalement, on a décidé de rebrousser chemin et de retourner à la maison», dénonce M.Alain.
Jugeant que la situation était inacceptable, il affirme avoir porté plainte à l'hôpital le soir même, et qu'une demi-douzaine de personnes ont emboîté le pas.
«Toutes mes rares expériences là-bas ont été mauvaises. La dernière fois, il a fallu 15heures pour qu'on me fasse trois points de suture», soutient-il.
En attendant, son épouse devra patienter jusqu'à la mi-août pour consulter son médecin de famille dans le secteur Buckingham.
M.Alain soutient avoir songé quelques instants à se rendre à un hôpital sur la rive ontarienne, mais il a changé d'idée par principe. «Je me dis que si tout le monde fait ça, le problème ne sera pas réglé. C'est plate, car le gouvernement a mis beaucoup d'argent dans ces infrastructures, mais on dirait un gros éléphant blanc», dit-il.
Le Centre de santé et de services sociaux de Gatineau (CSSSG) confirme que la commissaire locale aux plaintes et à la qualité des services, Jocelyne Guénette, a ouvert une enquête dans ce dossier. Elle dispose d'un délai de 45 jours pour rendre ses conclusions et ses recommandations.
La porte-parole du CSSSG, Patricia Rhéaume, confirme que plus d'une plainte ont été déposées à l'Hôpital de Gatineau, cette nuit-là, mais refuse toutefois d'en divulguer le nombre exact, afin de protéger les droits et la confidentialité des usagers.