À 37 ans, il s'apprête maintenant à parcourir le ciel de sa région natale au sein de cette équipe d'acrobates de l'air des Forces armées canadiennes.
En début d'après-midi, le jour de la fête du Canada, les Snowbirds démontreront leur savoir-faire aux spectateurs présents sur la colline parlementaire et dans ses environs. Originaire de Gatineau, Philippe Roy sera du groupe. « C'est véritablement un rêve devenu réalité pour moi », souligne le pilote d'élite.
Depuis toujours, le Gatinois est fasciné par les aéronefs. Adolescent, il jouait constamment avec des avions téléguidés. « Quand un avion passait dans le ciel, mon frère et moi on s'arrêtait pour le regarder. Pour moi, c'est impressionnant. Comme ça m'impressionne, j'ai toujours voulu voler et piloter. »
Durant ses études universitaires, il a obtenu son permis de pilote à l'aéroport de Gatineau. Il a également entamé les démarches pour être admis à ce poste au sein des Forces canadiennes.
À 24 ans, il quittait le nid familial pour entreprendre sa carrière et parcourir le chemin qui le séparait de son rêve.
Un long chemin
Pendant plus de dix ans, Philippe Roy a grimpé les échelons au sein de l'armée canadienne et a acquis l'expérience requise pour joindre l'escouade des Snowbirds.
Des mois d'entraînement d'officier et de cours de survie. Près d'un an de cours de pilotage à Portage la Prairie et à Moose Jaw. Sept ans à titre d'instructeur de vol à la base de Moose Jaw. Deux ans à piloter un Hercule pour les recherches et les sauvetages à Winnipeg.
Après toutes ces années, le Gatinois a décidé qu'il était temps de tenter sa chance pour devenir membre des Snowbirds.
Au terme d'un rigoureux processus de sélection, il est un des quatre pilotes choisis pour faire le tour du pays à bord d'un CT-114 Tutor. « Ils choisissaient huit gars pour des essais qui duraient trois semaines. Tu as deux mois pour étudier l'avion et il faut arriver préparé parce qu'on vole dès le départ. »
Des « fans » très dévoués
Depuis qu'il est devenu le premier centre arrière des Snowbirds, Philippe Roy soutient voir sa famille beaucoup moins souvent, le seul aspect négatif de son nouvel emploi. Sa fille de 3 ans, Mia, pleure quand elle le voit enfiler son uniforme rouge plutôt que l'uniforme d'entraînement vert.
« Elle sait que je pars longtemps. C'est surtout ça qui est difficile : dire au revoir aux enfants. On part cinq à six semaines et on ne revient que pour quatre ou cinq jours. Mais sinon, une fois qu'on est parti, on s'amuse. On est une belle gang de chums. »
Heureusement, sa femme, ses enfants et ses parents se déplacent régulièrement pour assister à ses spectacles partout au Canada. « J'ai des fans qui me suivent partout », lance Philippe Roy en riant.
Au moins, sa famille, installée à Gatineau pour l'été, n'aura pas à aller bien loin pour le voir voler, demain.