Vendredi, Mme Séguin a inscrit un crochet de plus dans son carnet, tout juste à côté de l'onglet «sauter en parachute».
Pour la première fois, Jeanine Séguin a fait un saut en parachute, un rêve qu'elle chérissait depuis des années. Elle s'est lancée en tandem avec son fils Maurice, qui est instructeur.
Tout sourire, Mme Séguin paraissait sereine quelques secondes avant de quitter le sol. Elle se faisait même rassurante auprès de quelques-uns de ses proches, visiblement nerveux, venus assister à son aventure. «Ne partez pas. Je reviens tout de suite. Je veux tous vous voir là à mon retour», a-t-elle lancé avant de décoller.
Le temps était idéal et le saut s'est déroulé rondement. Mme Séguin s'est posée tout en douceur. «C'était si beau! Vous voyez que je ne suis pas chicken!» a-t-elle lancé en touchant terre.
Pour Jeanine Séguin, la date du 20 juin n'était pas un jour comme les autres. C'était l'anniversaire de son défunt mari Bernard, décédé en septembre dernier.
«Pour moi, c'est un événement spécial aujourd'hui et une célébration en même temps. Là-haut, nous n'étions pas seuls. Mon mari était avec nous. Nous avons vraiment vécu quelque chose», partage Jeanine Séguin, tout en sortant une photo de son époux qu'elle gardait soigneusement contre elle, sous son uniforme de vol.
Mariée pendant près de 65 ans, Mme Séguin a élevé une famille de 14 enfants sur une ferme d'Embrun, dans l'Est ontarien. Elle et son mari ont consacré presque leur vie entière à la famille et à leur terre.
«J'ai transporté les balles de foin jusqu'à l'âge de 72 ans, et ce n'était même pas fatigant pour moi!» dit-elle fièrement.
Mais depuis, les enfants ont grandi et Mme Séguin a fait le choix de déménager plus près de la grande ville et de penser à elle. C'est à ce moment qu'elle décide de réaliser les rêves qu'elle cultivait en silence depuis de nombreuses années.
«Je veux accomplir mes rêves avant de quitter», confie Jeanine Séguin, rayonnante.
D'abord l'avion. Mme Séguin voulait célébrer son baptême de l'air. Réalisé. Idem pour le voyage dans le Sud.
Jeanine Séguin avait depuis longtemps le désir coquet de se procurer un luxueux manteau de fourrure. Allez, pourquoi pas?
Et après le saut en parachute, il y a quoi sur la bucket list?
«Le bicycle à gazoline, répond-elle spontanément. Mais pas ceux qui ont trois ou quatre roues. Non, non, les vrais, c'est plus excitant.»
L'aventurière entend donc maintenant apprivoiser la moto, avant de partir en escapade en bateau.