Manque de clarté et trop de rumeurs, selon Caryl Green

La mairesse de Chelsea, Caryl Green

L'idée que le train à vapeur de la Gatineau ressuscite en milieu urbain le long du boulevard Maloney n'enchante pas la mairesse de Chelsea, Caryl Green, qui croit que le manque de clarté dans le dossier de la relance de la locomotive 909 n'est rien pour convaincre Québec de débloquer des fonds pour cette icône touristique.


«Il y avait un plan B et maintenant on ajoute un plan C. C'est difficile à suivre. Il y aussi trop de rumeurs qui circulent dans la région, alors ça doit être mis au clair», affirme-t-elle, estimant que ce nouveau concept de la Compagnie de chemin de fer de l'Outaouais (CCFO) a été élaboré pour gagner du temps.

Le projet relierait l'ancienne gare Montcalm au lac Beauchamp et se grefferait au parcours original de Gatineau-Wakefield lorsque celui-ci serait à nouveau en opération.

Se disant consciente que le paysage qui s'offre à nos yeux est certes plus attrayant en territoire rural qu'en pleine ville, Mme Green croit qu'il faut d'abord et avant tout que Québec affiche ses couleurs pour les travaux de stabilisation des sols à Chelsea, dont la facture pourrait avoisiner les 50 millions $

«Il faut qu'on s'assoit tous ensemble pour discuter de tout ça. [...] Oui, le tracé Hull-Chelsea-Wakefield est absolument magnifique, mais si c'est aussi cher, ce n'est pas réaliste. Et on ne doit pas attendre encore trois ans. S'il n'y a pas d'argent maintenant, on doit envisager le plan B (Gatineau-Montebello)», lance-t-elle, consciente que l'ampleur des investissements nécessaires est l'élément qui pèsera le plus lourd dans la balance.

Vallée reste prudente

Jointe à Québec hier soir, la ministre responsable de l'Outaouais, Stéphanie Vallée a indiqué qu'elle n'avait pas à juger de la viabilité d'un projet comme celui de train urbain reliant les secteurs Hull et Gatineau.

«Ce sera à la région et aux intervenants de déterminer comment ils souhaitent utiliser leur train. Après tout, il ne faut pas oublier que la CCFO en est propriétaire. La question à laquelle il faudra répondre, c'est de quelle façon on peut faire rouler le train à court terme et à coût pas trop élevé, car il est remisé depuis maintenant trois ans. Ce sera à la CCFO de choisir quel projet est le plus mobilisateur, le plus porteur», dit-elle.

Par ailleurs, la ministre soutient avoir appris que les coûts estimés pour la stabilisation des sols (50 millions $) n'étaient pas fondés sur une étude du MTQ et que le gouvernement Marois avait même fermé le dossier de la relance du train.

«Ils avaient décidé de mettre le couvercle sur la marmite et de ne pas s'en occuper», déplore-t-elle.

Le train à vapeur est stationné à la gare depuis juin 2011, après que des pluies torrentielles aient causé des dégâts importants sur un tronçon de la voie ferrée près de Chelsea.

dleblanc@ledroit.com