«Couponner» pour économiser

Janique Blais est sûrement la reine des «couponneuses», c'est-à-dire ces gens qui collectionnent les coupons rabais afin d'épargner le plus possible.

Oui, le panier d'épicerie coûte de plus en plus cher. Une hausse des prix de 45% en dix ans en Outaouais a des répercussions sur le porte-monnaie et le budget. Parce que rares sont ceux dont le salaire a grimpé de 44% au cours de la dernière décennie...


Mais il y a moyen de moyenner. Il y a des façons d'économiser et même de réduire de moitié le coût de son panier d'épicerie. Parlez-en à Janique Blais.

Cette dame de Messines, en Haute-Gatineau, est sûrement la reine des «couponneuses», c'est-à-dire de ces gens qui collectionnent les coupons rabais pour divers items afin d'épargner le plus possible sur des produits essentiels.



«Je vis seule avec un salaire, de dire Mme Blais. Il fallait que je trouve un moyen de manger à petit prix. C'est pour cette raison que j'ai commencé à "couponner" il y a environ six mois. C'est rendu tellement cher à l'épicerie. Avant que je commence à collectionner les coupons rabais, je quittais le magasin avec un seul sac d'épiceries qui m'avait coûté plus de 50$. Je trouvais ça aberrant. Aujourd'hui, je peux me permettre de trois à quatre sacs d'épiceries pour 50$.»

Couponner en gang

Janique Blais a voulu partager avec ses amis son «secret» pour économiser. Elle a donc lancé un groupe Facebook il y a deux mois, un groupe qu'elle a baptisé «Les accros aux coupons rabais de Maniwaki».

En quelques semaines, sont groupe est passé de trois membres à plus de 50 !



«Nous n'étions pas beaucoup dans la région de Maniwaki qui "couponnaient"», dit-elle. Mais après que j'aie lancé mon groupe sur Facebook, le nombre de membres a monté en flèche. C'est complètement fou.

«Donc je gère ce groupe, poursuit-elle. Je partage les prix des produits, les bons coups à faire cette semaine. On s'échange également des coupons, tout dépendant des besoins de chacun. On s'entraide afin qu'on puisse tous économiser.»

Les «accros de Maniwaki» trouvent les coupons rabais sur Internet, en magasin, dans les journaux, les circulaires et sur Facebook. Elles ne peuvent cependant pas compter sur le carnet de coupons qu'on offre occasionnellement dans le PubliSac.

«Nous ne sommes pas dans un secteur ciblé, explique Mme Blais. Nous sommes une petite région oubliée. Et pourtant, il y a de plus en plus de "couponneuses" par ici et on apprécierait avoir ces carnets de coupons dans notre Publi-Sac nous aussi.»

Mais carnet de coupons ou non, les «couponneuses» se débrouillent assez bien, merci.

Mme Blais calcule qu'elle épargne plus de 300 $ par mois depuis qu'elle collectionne les coupons rabais. «Je dirais que j'épargne plus de 50 % par panier d'épicerie. Et depuis, je peux me permettre des petits luxes que je n'aurais jamais pu me permettre il y a quelques mois», ajoute-t-elle.



La patience nécessaire

Il faut toutefois une bonne dose de patience pour être «couponneux» ou «couponneuse».

Il faut que la caissière à l'épicerie enregistre les nombreux coupons un par un. Et au magasin Maxi, là où on promet d'offrir tout produit au même prix rabais qu'offre tout autre magasin, la caissière doit vérifier toutes les comparaisons. Et que dire du client en file derrière une «couponneuse»? L'attente peut sembler plus longue qu'à l'urgence!

«C'est sûr que ça prend du temps, dit Mme Blais. Et je m'assure toujours de dire à la personne derrière moi que ça risque d'être long, mon affaire. Par ici, je ne me suis jamais fait engueuler et les gens semblent très compréhensifs. Mais je suis allée faire mes épiceries en ville (Gatineau) une fois et un client m'a engueulée parce que je prenais trop de temps à la caisse. Mais par ici, les gens sont compréhensifs; ils le sont un peu moins en ville!» ajoute-t-elle en souriant.

Mais clients impatients derrière elle ou non, rien n'arrêtera la reine des «couponneuses» de la Haute-Gatineau.

«Mon but, dit-elle, est de payer un dollar ou moins l'article. Ça ne peut pas se faire sur tous les produits. Certains items, comme le lait et la viande, sont rarement vendus à rabais. Mais pour le reste, j'essaie de payer un dollar ou moins l'article, et j'essaie d'obtenir plein de choses gratuitement», conclut-elle.

D'ailleurs, tous les articles que vous apercevez sur la photo accompagnant ce texte ont été obtenus gratuitement par Mme Blais.

Comme quoi il y a toujours moyen de moyenner...