L'Outaouais veut sa route touristique

Les Chemins de l'eau agiraient un peu comme une appellation contrôlée régionale en matière de tourisme

Un des premiers signes positifs que Québec pourrait envoyer à l'Outaouais pour lui démontrer le sérieux avec lequel il entend traiter sa troisième «Porte d'entrée» serait, selon l'industrie, d'autoriser la route touristique «Les Chemins de l'eau», un projet qui permet de relier toute la région et d'y accoler une image bien à elle.


«C'est un projet pour lequel nous investissons beaucoup d'effort, précise le directeur général de Tourisme Outaouais, Gilles Picard. C'est un de nos projets prioritaires auquel vient s'arrimer notre produit vélo, une autre priorité majeure dans notre plan stratégique. Une telle route est un apport important pour la promotion de la région, mais aussi pour le développement de l'industrie qui peut se faire autour d'une thématique précise.»

La demande de financement n'est pas énorme, stipule le plan d'affaires préparé à l'intention de la classe politique et dont LeDroit a obtenu copie. Il en coûterait un peu plus de 860000$ sur une période de cinq ans. La majeure partie de la somme servirait à l'affichage caractéristique de ce type de route officielle et à la promotion du circuit touristique. Plus de la moitié de l'investissement proviendrait des partenaires locaux comme les villes et les MRC de la région.



Les Chemins de l'eau agiraient donc un peu comme une appellation contrôlée régionale en matière de tourisme. Le Québec compte 15 de ces routes officielles. La Route des vins dans les Cantons-de-l'Est et la Route du Fjord au Saguenay-Lac-Saint-Jean sont deux des plus connues.

Le plan d'affaires de Tourisme Outaouais, promoteur du projet, précise qu'une route touristique permettrait d'augmenter de 20% le nombre de visiteurs sur son territoire et que cela générerait 2,3 millions $ de revenus additionnels pour l'industrie.

D'une longueur totale - encore provisoire - de 612 kilomètres, les Chemins de l'eau compteraient 56 points d'ancrage. Il s'agit d'attractions touristiques reliées aux rivières importantes de la région. «Une fois la route implantée, que l'achalandage et la reconnaissance augmentent, ça peut devenir intéressant pour les propriétaires de ces points d'ancrage d'investir», affirme M. Picard.

La route suivrait, essentiellement, le parcours de la 148. Elle intégrerait la composante vélo et canoë. Le plan d'affaires précise que la géographie routière de la région donne très peu d'options pour l'établissement d'une route touristique. Les thèmes du patrimoine, du tourisme gourmand et du plein air ont été analysés, mais ils étaient impossibles à développer à cause de l'absence d'un tracé logique potentiel, ou encore en raison du manque de points d'ancrage à composante touristique.