Des «chasseurs» mi-sceptiques mi-croyants

Si certains chasseurs de fantômes ont une foi inébranlable en la présence des esprits, d'autres affichent un certain degré de scepticisme. Tous sont toutefois habités par la même question: «Y a-t-il une vie après la mort?»


Lorsqu'ils passent des nuits entières à interpeller les esprits dans le noir, les déterreurs de phénomènes inexpliqués se butent souvent à un mur de silence qui met leur foi à l'épreuve, commente Paul, un des fondateurs du groupe.

«Je compare ce que nous faisons à aller à la pêche. Des fois, c'est vraiment long et ennuyant. Tu peux passer huitheures à parler à un mur. Mais des fois, on a un retour à nos questions, parfois même à haute voix, ce qui est encore plus rare. Cela nous est arrivé deux fois cette année.»



Cela fait maintenant sept ans que Paul conduit des investigations un peu partout dans la région. Il consacre beaucoup de temps et d'argent dans son «hobby».

Après tout ce temps, croit-il aux esprits?

«Je n'ai sans doute pas assez d'évidences pour le prouver, mais assez pour me garder intéressé, dit-il. Si je n'avais rien trouvé pendant cinq ans, je me serais sans doute tanné. Mais de temps à autre, la chance va nous sourire et entendre une voix qui répond directement à une question.»

La chasse aux fantômes n'est pas qu'un jeu. Des «clients» en détresse demandent parfois qu'on inspecte leur demeure.



Mais les traqueurs de créatures surnaturelles ont le sens de l'éthique. De l'aveu même de Paul, ses clients s'inventent souvent des peurs. L'illusion repose sur des causes banales: tuyauterie vieillissante, rongeur curieux, canalisation mal entretenue...

Dans certains cas, la prise de médicaments est le seul remède, ajoute John, un autre membre de Bytown Paranormal.

«On démontre la fausseté (de certains phénomènes inexpliqués) sans doute plus que nous ne prouvons leur existence», affirme Paul.

Cody Macleod attend lui aussi la confirmation que ses doutes sont fondés quand à l'existence de vie après la mort. En attendant, il se satisfait de visiter des «morceaux du patrimoine», et d'y croire à «50%», dans l'espoir que cela grimpe «à 100%» un jour.

«Il y a des endroits et des édifices que je n'aurais jamais visités si je ne m'intéressais pas aux fantômes», indique-t-il, rieur.