La vie file à un rythme effréné depuis que la jeune femme a décidé de se consacrer entièrement à cette carrière en janvier. Elle s'accorde du repos pendant le temps des Fêtes. Elle n'est ni dans un studio de photo, ni sur les planches d'un défilé. Elle passe du temps en famille dans la maison du quartier New Edinburgh où elle vit depuis sa naissance.
Pour Bianca, cette chaumière est synonyme de confort et de sérénité. Sur place, elle retrouve également ses deux parents, Carole Desjardins et Simon Gittens, qui sont bien heureux de la retrouver. La vedette montante du monde de la mode estime que c'est le support de ses parents qui lui permet de connaître du succès. Pourtant, le couple n'a pas toujours été chaud à l'idée.
Son père explique avoir éprouvé certaines réticences avant de la laisser poursuivre son rêve. Les histoires d'horreur vécues par certaines jeunes mannequins l'ont inquiété, dit-il. À ses débuts dès l'âge de 13 ans, et ce jusqu'à tout récemment, la jeune femme était accompagnée à chacune de ses séances photo par son père, sa mère ou sa grand-mère.
«On a pu voir comment elle se débrouille avec les gens, alors on lui fait confiance. On est toujours un peu inquiet. C'est normal, nous sommes ses parents après tout. Mais le fait qu'elle connaisse du succès et qu'elle soit entourée d'amis qui partagent ses valeurs, ça nous rassure grandement.»
Bianca Gittens confirme les propos de son père, le succès qu'elle connaît depuis le début de sa carrière lui permet d'éviter des situations peu souhaitables. Elle confie connaître certaines mannequins qui, par exemple, ont posé nues contre leur volonté. «La pression peut être forte. Tu te fais dire que ça peut te permettre de lancer ta carrière, alors certaines le font même si elles n'en ont pas envie.»
La jeune femme de 18 ans ne cache pas que le monde de la mode a ses côtés sombres. Elle tente toutefois d'éviter ces zones d'ombre, elle profite du moment présent. «L'important c'est d'être soi-même et être à l'aise avec ce qu'on fait. J'ai appris à m'aimer comme je suis avec le temps, et ça me sert aujourd'hui. Plus jeune, je me remettais en question si je n'obtenais pas un contrat après une audition. Mais je comprends aujourd'hui que ce n'est rien de personnel.»
La langue française est omniprésente dans l'industrie de la mode, selon Bianca Gittens. Elle soutient qu'être bilingue est un grand atout pour elle, que ce soit pour mieux communiquer... ou connaître le fond la pensée de certaines personnes.
«Les gens ne savent pas toujours que je parle français. Ça m'est arrivé que des gens parlent en mal d'autres filles devant moi en pensant que je ne comprenais pas», explique-t-elle. La Franco-ontarienne se garde toutefois de répéter les mots employés qui ne sont pas tous appropriés pour le grand public.
Jpaquette@ledroit.com