Ils viennent d'Australie, des États-Unis, du Royaume-Uni, et du Canada. Et sont plus d'une vingtaine à épater par leur adresse, émerveiller par leur force, rigoler par leur humour à double entente ou mystifier par leur talent d'illusionniste.
Owen Lean (Le bachelier de la magie), a choisi le rire et la magie pour gagner sa vie.
Le Londonien, acteur de formation, a adopté la vie d'amuseur public après avoir complété le «premier diplôme universitaire en magie de rue», se plait-il à dire.
«Durant ma formation en théâtre, à Dublin, j'ai fait tous mes travaux, toutes mes dissertations sur les arts de la rue», confie-t-il à la clôture de son spectacle.
Il a développé, au fil des ans, une vision bien personnelle de son métier.
«Tous les artistes, peu importe ce qu'ils pratiquent comme art, sont des manipulateurs d'énergie, dit-il d'un trait, en rassemblant son matériel. Au coeur de la performance, il y a un échange d'énergie entre le public et l'artiste. Un amuseur public tente de faire monter l'énergie le plus haut possible vers la fin du spectacle...pour la convertir en argent à la toute fin, en théorie.» Semble-t-il que l'humour pince-sans-rire soit aussi l'une des spécialités du Britannique.
La rue Sparks, au centre-ville d'Ottawa, sera transformée en grand cirque extérieur jusqu'à lundi.
Si on juge du degré de civilisation d'une société à la façon dont elle traite ses fous (ou ses animaux, c'est selon), Owen Lean croit que la même observation s'applique aux amuseurs publics.
Il ne comprend d'ailleurs pas pourquoi les gouvernements ont tendance à user de répression en leur endroit en temps économiques difficiles, affirme-t-il.
«Plus une ville a d'amuseurs publics, plus les habitants ont un bon moral, soutient-il. En période de récession, on a tendance à imposer plus de régulations, ce qui déprime encore plus la population.»
Car les amuseurs publics sont beaucoup plus que jongleurs et saltimbanques qui tendent le chapeau en guise de récompense.
«Les amuseurs publics permettent à l'être humain de jouer en plein milieu de son environnement - pour le moins hostile - dans la rue, où il passe la majorité de son existence, de 9 à 5.»
«On les extirpe de leur quotidien, et on leur permet de retrouver leur coeur d'enfant.»