Ce rapport intitulé Étude de faisabilité sur les stratégies de concertation et les actions de santé publique visant l'offre de jeux de hasard et d'argent au Québec, a été obtenu par LeDroit grâce à la Loi d'accès à l'information. Il vise à revoir et analyser les différentes actions et stratégies de santé publique pour lutter plus efficacement contre le jeu compulsif et les efforts publicitaires de Loto-Québec pour attirer de nouveaux joueurs.
Les auteurs de l'étude se sont particulièrement penchés sur la place que prend Loto-Québec dans l'industrie du jeu et le déploiement de son modèle d'affaires. Ils sont particulièrement cinglants sur la façon dont s'y prend Loto-Québec pour s'édifier une image positive.
« Loto-Québec est le coeur névralgique d'une impressionnante toile d'influences principalement auprès d'instances gouvernementales, d'organismes de recherche, de charité, d'un millier d'OSBL ainsi que dans les arts et l'éducation, peut-on lire dans l'étude. Elle investit aussi des dizaines de millions de dollars dans tous les médias. Par l'intermédiaire de cette sphère d'influence, Loto-Québec participe à la normalisation continue des jeux de hasard et d'argent, y compris auprès des jeunes qui n'ont pas l'âge légal requis pour jouer. Cette toile d'influence permet aussi, d'une certaine façon, de neutraliser l'opposition potentielle à son type de gestion du jeu. Cette masse critique d'individus et d'organisations tributaires des revenus de Loto-Québec participe involontairement à accorder une légitimité à la société d'État, à normaliser le jeu et à le promouvoir dans certains cas. »
Il est en outre reproché à la société d'État de s'offrir « beaucoup de visibilité, de légitimité et d'influence » grâce à sa contribution annuelle de 1,3 milliard $ au gouvernement du Québec par l'entremise du ministère des Finances.
Loto-Québec ne lésine pas sur les dépenses en publicité, note le rapport.
Ainsi, la société d'État dépenserait près de 100 millions $ par année en publicité, en y ajoutant les ristournes promotionnelles de 58 millions $ et les récompenses aux joueurs dans les casinos. Comme aucune loi ne réglemente au Québec la quantité ou le contenu des publicités sur le jeu, Loto-Québec n'a aucune raison de s'empêcher de faire comme toute entreprise qui offre des produits de consommation courante dans un contexte de concurrence.
Ainsi, la société d'État se classe en deuxième position comme entreprise ayant le plus de visibilité dans la commandite d'événements et d'activités au Québec. En 2009, Loto-Québec était le 8e plus important annonceur au Québec.
Loto-Québec n'a pas été en mesure, mercredi, de commenter les éléments contenus dans ce rapport.
Avec William Leclerc