René Sauriol à nouveau coupable

L'ex-conseiller financier René Sauriol.

Un ex-conseiller financier déclaré coupable de plusieurs fraudes dans la région de l'Outaouais a de nouveau reconnu sa culpabilité, hier, cette fois-ci à 62 chefs d'accusation en vertu de la Loi sur les valeurs mobilières.


René Sauriol avait déjà écopé d'une peine de deux ans de prison à purger dans la communauté en cour criminelle, l'an dernier. Hier, la juge Christine Augé de la Cour du Québec lui a imposé une amende totale de 372000 $. La fraude s'élevait à près de 500000 $. 

L'homme d'environ 58 ans a reconnu sa culpabilité à 31 chefs pour avoir exercé illégalement l'activité de courtier en valeurs mobilières, et à 31 chefs pour avoir procédé à des placements sans prospectus.

René Sauriol, un ancien représentant en assurance, avait incité neuf de ses clients à investir dans une société fictive en usurpant le nom et le logo d'une société d'origine suisse. Il s'est ainsi approprié une somme approximative de 462000 $ au détriment de ces neuf investisseurs. Sept d'entre eux ont été indemnisés par l'Autorité des marchés financiers, pour un montant total de 418660 $. D'autres, résidant en Ontario, n'ont pu bénéficier de ces indemnités. 

«Bipolaire»

Lors de sa défense dans le dossier criminel, René Sauriol avait soutenu avoir floué des clients de longue date lors d'une crise bipolaire. Ces clients, pour la plupart gatinois, lui avaient confié leurs épargnes, croyant faire de bonnes affaires en investissant dans Zurich, une compagnie bidon.

Les transferts d'argent tant promis n'ont jamais été effectués.

Le 13 octobre 2008, un client a finalement réussi à parler à M. Sauriol après avoir tenté de le joindre pendant plusieurs jours. Il lui a dit qu'il contacterait la police s'il ne retrouvait pas son argent. Le lendemain, le conseiller financier se présentait au poste de police accompagné de son avocat.

Le fraudeur aurait offert des rendements de 20 % en échange de chèques émis à son propre nom.

Le stratagème attribué à M. Sauriol est le même qu'a utilisé le financier et escroc américain Bernard Madoff. Le procédé illégal, surnommé «chaîne de Ponzi», consiste à verser d'importants intérêts avec l'argent des investisseurs suivants.