Mercredi et jeudi, sous le thème « Les médias et la francophonie canadienne », plus de cent personnes, universitaires, professionnels de l'information et membre de la société civile ont tenté de dresser le bilan de la presse en milieu minoritaire, dont LeDroit est un élément central. Invité à prendre la parole dans le cadre de cet événement, le commissaire aux langues officielles Graham Fraser a rappelé le portrait changeant des médias dits « traditionnels », à l'ère des médias sociaux.
« C'est évident que les journaux et les médias en général sont des outils de mobilisation populaires. Ils favorisent le resserrement des liens entre les membres de la communauté. Ils permettent également de laisser une trace des événements qui ont marqué notre histoire », a souligné M. Fraser, estimant ce rôle tout aussi important aujourd'hui qu'à l'époque de la fondation du Droit.
« LeDroit est né en fonction de la résistance au pouvoir de la majorité. Du règlement XVII jusqu'à l'adoption de la Loi sur les langues officielles en 1969 et de la Charte des droits et libertés en 1982, le français a été une langue de seconde classe en Ontario. Une langue privée, parfois communautaire, mais pas une langue publique. Depuis 100 ans, LeDroit joue un rôle de premier plan lorsqu'il s'agit de défendre les droits sociaux et politiques des francophones sur la place publique », a déclaré M. Fraser au sujet du quotidien franco-ontarien.
« En 1927, après une lutte acharnée qui a duré 15 ans, le gouvernement ontarien élimine le règlement XVII et reconnaît le droit à l'éducation en français. En tenant les citoyens au courant et en facilitant leur rassemblement, le journal Le Droit a contribué à cet événement marquant de l'histoire qui fait la fierté de l'Ontario français », a-t-il poursuivi.
M. Fraser a par ailleurs revendiqué davantage de recherches universitaires en matière de médias en milieu minoritaire. Une demande à laquelle les deux organismes à l'origine du colloque, le Centre de recherche en civilisation canadienne-française et la Chaire de recherche en éthique du journalisme de l'Université d'Ottawa, ont prêté une oreille attentive.