Certes, les petites cabanes de bois se font moins nombreuses sur les grands cours d'eau comme sur la rivière des Outaouais, où un véritable village s'érigeait jadis le long de la rue Jacques-Cartier, dans le secteur Gatineau.
«Avant, on pêchait partout sur la rivière; mais maintenant, la glace est moins bonne. Ici, c'était plein de monde, c'était comme un festival. Aujourd'hui, ça prend trop de temps à geler», explique un habitué, Pascal Pilon.
À quelques mètres de là, un autre pêcheur raconte avoir eu chaud, début janvier, lorsque la surface glacée a cédé en partie et qu'il a failli perdre sa petite habitation.
Les cours d'eau de la région foisonnent de dorés, de brochets et de perchaudes, tout à fait propres à la consommation aux dires de plusieurs. «Ça fait 30 ans que je mange ce poisson, et je n'ai jamais été malade. On peut le consommer, mais il faut se donner des limites à cause du taux de mercure», met toutefois en garde «Serge le pêcheur».
Des saisons plus courtes
Les changements météorologiques des dernières années ont grugé plusieurs semaines à la saison de pêche, qui ne débute plus jamais en décembre, comme c'était parfois le cas avant.
Étonnamment, ces changements climatiques n'ont pas eu les conséquences appréhendées sur la popularité de cette activité. «Cette année, c'est numéro un. C'est certain que nous n'avons plus les hivers d'autrefois. Nous avons déjà commencé la saison à la mi-décembre. L'an dernier, nous avons ouvert nos portes le 13janvier», raconte Denis Schryer, propriétaire de la pourvoirie Schryer, située dans une enclave de la rivière des Outaouais du secteur Masson-Angers.
«Je peux dire, comme d'autres gens du milieu, que je suis plus occupé aujourd'hui», affirme l'homme qui compte augmenter le nombre d'abris l'an prochain.
M.Schryer, qui oeuvre dans le domaine depuis près de 30 ans, soutient que contrairement à bien des sports d'hiver, la pêche sur la glace est abordable et nécessite peu d'équipement.
La clientèle a aussi changé: M.Schryer dit accueillir de plus en plus de touristes et des «parties de bureau».