Les élus ont adopté à l'unanimité une demande de destitution adressée à la Commission municipale du Québec (CMQ), laquelle sera soumise dès les prochaines heures. À moins que M. Hallé n'annonce qu'il quitte par lui-même, rien n'est donc encore joué puisque c'est au gouvernement que revient la décision finale. Le processus n'est pas simple et pourrait s'étaler sur quelques mois, prévient le maire Steve Harris. À dix mois du scrutin municipal, hors de question toutefois de déclencher des élections partielles.
Même si cette saga qui perdure depuis un an et demi n'est pas encore complètement achevée, M. Harris n'a pas caché sa satisfaction. «C'est bon de pouvoir enfin tourner la page. Par contre, s'il ne quitte pas, c'est dommage car ça entraînera du travail administratif inutile (...) Ce serait très civilisé de sa part de démissionner», a-t-il dit, rappelant que le salaire annuel de l'élu avoisine les 15000$.
Le maire affirme ne pas avoir eu le moindre contact avec le conseiller depuis belle lurette. «Il a affirmé dans vos pages le mois dernier que je ne retournais aucun de ses appels, mais c'est faux. En fait, je n'ai reçu aucun appel de sa part depuis le 18 octobre 2010», soutient-il.
«Les élus ont droit à trois absences par an, mais avec M. Hallé, c'était l'inverse. Il se contentait d'être présent trois fois par an. Des absences, ça peut arriver à tout le monde, mais pour lui c'était systématique. Il avait fait campagne pour être élu en promettant qu'il serait présent pour les citoyens», ajoutant que son cas est quasi unique en province. Dans LeDroit du 20 décembre dernier, M. Harris fulminait d'ailleurs en disant que le conseiller faisait honte à la municipalité de 10000 habitants.
Joint par LeDroit hier après-midi, le principal intéressé qui réside à Québec depuis juin 2011 s'est contenté d'indiquer qu'il émettra un communiqué de presse au cours des prochains jours pour faire connaître ses intentions. Sa dernière présence à la table du conseil datant de septembre dernier, il s'est dit conscient qu'il pouvait faire face à une destitution, la loi limitant à quatre le nombre d'absences consécutives pour qu'une telle démarche soit enclenchée.
Pas le seul
Souhaitant que la vérité sorte au grand jour au sujet de l'absentéisme à la table du conseil de Cantley, la citoyenne Suzanne Pilon soutient quant à elle que François Hallé ne devrait pas être le seul à être pointé du doigt. «Mon but n'est pas de défendre M. Hallé, pas du tout, mais tant qu'à en parler, il faut être équitable», de dire la dame en ajoutant que le conseiller du district de la Rive, Michael Lebrun, a raté autant sinon plus de réunions. Selon le document de compilation des absences qu'elle a remis au Droit, ce dernier a été absent à 16 reprises de 2009 à 2012, tandis que M. Hallé en a raté 25.
Plus de détails dans l'édition du Droit du 9 janvier 2013 ou sur ledroitsurmonordi.ca