Pas de vent d'inquiétude pour les restaurateurs d'ici

C'est par centaines que les gens ont convergé vers le 16e Rendez-vous des saveurs de l'Outaouais hier, prêts à se faire titiller les papilles gustatives.


Les viandes étaient bien sûr au menu de plusieurs restaurateurs sur place, mais ceux-ci ne semblent pas inquiétés outre mesure par la crise de la bactérie E. coli qui sévit depuis un mois.

Loin de banaliser les événements qui ont mené au rappel de 2000 produits d'une usine albertaine de l'entreprise XL Foods, le chef enseignant à l'École hôtelière de l'Outaouais, Gaëtan Tessier, estime qu'il est facile de tomber dans l'art de l'exagération.



« Dans notre cas, on a très peu été affecté, malgré quelques retours au comptoir des ventes. On en parle beaucoup, mais des crises comme celles-là, il y en a une presque tous les ans. Pourtant, en comparaison, celle de la listériose en 2008 avec Maple Leaf a été plus grave. Elle a causé des décès », souligne-t-il.

Aucun lien avec la crise

« Le plus triste dans des situations comme celle-ci, c'est que les gens ne font souvent pas la distinction entre les producteurs locaux et une usine à très grande superficie comme XL Foods. Beaucoup de consommateurs vont condamner tout produit relié au boeuf, même ceux des producteurs de chez nous, alors qu'ils n'ont aucun lien avec la crise. Il ne faut pas oublier qu'eux-mêmes mangent leurs propres produits, alors ils n'ont pas envie d'être empoisonnés », renchérit M. Tessier.

Chef du réputé restaurant Le Tartuffe dans le secteur Hull, Gérard Fischer se réjouit d'avoir peu recours au boeuf dans sa cuisine, mais il émet lui aussi des bémols sur l'ampleur de la crise.



« Il faut être un peu plus vigilant à savoir quels produits l'on consomme, sauf qu'en tant que restaurateur, on a fait nos devoirs. Les règles ont été resserrées. Personnellement, je me demande même si toute cette histoire n'a pas été amplifiée par des compétiteurs voulant en prendre avantage », dit-il.

Propriétaires de deux franchises du saucissier William J. Walter en sol gatinois, le couple formé de Gail McDermott et Benoit Boivin soutient avoir été chanceux, leurs affaires n'ayant pas été affectées par cette vague de rappel.

« Hormis parfois quelques questions des clients, la vie continue. Nous sommes contents », d'affirmer Mme McDermott.

Par ailleurs, la présence du chef de renommée Danny St-Pierre n'est pas passée inaperçue hier après-midi. Ambassadeur de l'événement gastronomique, celui qu'on peut voir sur les plateaux de Curieux Bégin et À la di Stasio a cuisiné devant plusieurs dizaines de personnes massées autour de son comptoir.

Le Rendez-vous des saveurs se poursuit jusqu'à 16 h aujourd'hui au Casino du Lac-Leamy. L'an dernier, au-delà de 10 000 visiteurs ont franchi les tourniquets.