Les libéraux unis derrière McGuinty

Le premier ministre ontarien Dalton McGuinty a obtenu la confiance de 86 % des délégués libéraux lors d'une assemblée générale hier à Ottawa.

Les libéraux de l'Ontario sont unis derrière leur chef alors que la formation traverse une période difficile. Dalton McGuinty a reçu l'appui de 85,8 % des délégués de son parti réunis en assemblée générale à Ottawa, hier.


« Dans la vie, les efforts ne portent pas forcément leurs fruits immédiatement », a déclaré M. McGuinty, devant ses troupes. « Nous avons traversé des périodes difficiles auparavant. En voici une autre. Ce n'est pas le temps de laisser tomber. C'est le temps de nous battre pour (nos) valeurs ».

Le gouvernement libéral de l'Ontario essuie des critiques de toutes parts depuis sa réélection pour un troisième mandat, il y a un an. Il est à couteaux tirés avec les médecins et les enseignants à qui il a imposé des restrictions salariales et près d'un demi-million d'employés du secteur public à qui il cherche à imposer un gel.



« Nous avons encore beaucoup de travail à faire. J'ai l'intention de continuer à faire ce travail pour mon parti et pour ma province », a avancé M. McGuinty, confirmant ainsi qu'il sera à la tête des libéraux lors des prochaines élections.

Le chef libéral a comparé le gel des salaires dans la fonction publique à l'imposition d'un impôt-santé en 2004 et d'une taxe de vente harmonisée en 2010, deux gestes qui ont porté un dur coup à sa popularité à l'époque mais qui ont porté leurs fruits à long terme, selon lui.

« Les Ontariens s'attendent, raisonnablement, à ce que nous équilibrions le budget. Nous devons donc faire quelque chose par rapport à nos dépenses. Notre choix est de geler les salaires. C'est ainsi que nous protégerons les services publics. Et c'est ainsi que nous protégerons des emplois », a insisté M. McGuinty, chaudement applaudi par près d'un millier de délégués.

L'Ontario fait face à un déficit de 13 milliards $.



« Nos employés de la fonction publique le comprennent bien. C'est tout à fait juste que nous tous, dans le secteur public, fassions partie de la solution », a ajouté le chef libéral, député d'Ottawa-Sud.

Manifestation

Au même moment, une centaine d'enseignants manifestaient devant le Centre des congrès d'Ottawa, où se déroulait l'assemblée libérale. « On nous a accusés de ne pas vouloir négocier. C'est totalement faux. Nous étions prêts à accepter un gel. La loi 115 nous a dépouillés de notre droit à la négociation. Le gouvernement s'est donné des droits quasi-dictatoriaux. C'est pour cette raison que nous nous battons. Pour la démocratie », a fustigé Peter Giuliani, président de l'Ottawa-Carleton Elementary Teachers' Federation, au Droit.

Dans le camp libéral, on se dit que la tempête va passer.

« Sûrement, ça affecte l'image du parti comme, dans le passé, notre décision de mettre en place un impôt-santé », a reconnu Madeleine Meilleur, députée d'Ottawa-Vanier. « Mais les gens voient ce que nous avons accompli avec cet impôt-santé. Aujourd'hui, 96 % des Ontariens ont un médecin de famille », a ajouté la ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels et ministre déléguée aux Affaires francophones.



« Nous avons un sentiment de calme, de détermination, d'engagement et surtout d'appréciation à l'égard du premier ministre pour tout ce qu'il est en train d'accomplir et la pression à laquelle il est soumis », a partagé Bob Chiarelli, député d'Ottawa-Ouest-Nepean et ministre de l'Infrastructure et des Transports.

Bilan défendu

Devant ses militants, M. McGuinty a une fois de plus défendu le bilan de son gouvernement depuis 2003, notamment en santé et en éducation. Il s'est aussi porté à la défense de son ministre de l'Énergie, visé par une motion d'outrage au parlement pour avoir refusé pendant des mois de dévoiler le coût de l'annulation d'un projet de centrale électrique. « Ce que l'opposition tente de faire au ministre (Chris) Bentley les déshonore et déshonore l'Assemblée législative ».

M. Bentley a reçu deux ovations debout.

Dalton McGuinty a vu la confiance des libéraux fondre de 6 % depuis la dernière assemblée générale du parti. Il demeure tout de même plus populaire auprès de ses militants que ne le sont ses deux adversaires à Queen's. Le chef progressiste-conservateur Tim Hudak a l'appui de 79 % des membres de sa formation et la chef néo-démocrate Andrea Horwath, 76 %.