Deux finissants en bande dessinée de l'UQO seront au Rendez-vous international de la BD de Gatineau avec leurs travaux primés: Myriam Roy, de St-Georges de Beauce, et Nicolas Boucher, qui a séjourné un bout de temps au pays du père Gédéon.
À l'autre bout du fil, Myriam Roy jubile à l'idée que Nouvelle Ère, une bande dessinée d'une vingtaine de pages, ait retenu l'attention de ses profs. Lauréate du prix de la meilleure qualité du dessin, la jeune Beauceronne s'est laissé influencer par des histoires vampiresques qui se passeraient, paraît-il, dans la cité de Champlain.
Alors que nombre des nouveaux dessinateurs font dans la bédé d'auteur, le style de Myriam Roy est plus européen. Le dessin est fluide, les couleurs magnifiques avec des plans variés et un souci du détail comme on est habitué dans des bédés du type Corto Maltese. «Je suis influencée par l'école italienne», dit-elle. Ne voyant nullement comme une insulte le fait de se faire taxer de bédéiste commerciale parce que traditionnelle «Pourquoi ça me gênerait? C'est ça que j'aime faire.» , Myriam Roy concède qu'elle préfère le dessin au scénario. «L'écriture est un peu plus ardue. C'est vraiment le dessin qui m'intéresse.»
De Bordeaux à Gatineau
Pour Nicolas Boucher, son passage à l'UQO lui aura confirmé que la BD demeure sa grande passion.
Né dans le sud-ouest de la France, à quelques encablures d'Angoulême, laMecque du neuvième art dans l'Hexagone, ses trois ans passés à l'UQO lui auront permis d'emmagasiner tout un savoir sur l'univers de la bédé à travers ses lectures, ses cours sur la perspective ou les ateliers sur le strip. Le travail de fin de session permettant même aux finissants de voir à toutes les étapes d'une BD, de la conception à la distribution.
Sa BD à lui, en noir et blanc et aux traits satiriques, est dans un tout autre registre que celle de Myriam Roy.
Daïmon, c'est l'offrande au public des mémoires de Nick Butch. Daïmon qui signifie, comme tout le monde le sait, passion en grec. Quoi? Vous ne le saviez point? Pourtant Nick Butch un bédéiste hautement reconnu dans les années 1970, qui a même collaboré avec Gotlieb dans la mise sur pied de Fluide glacial le savait.
Nick Butch, c'est évidemment le «bandéiste» créé par la plume de Boucher: un auteur prétentieux et arrogant, apparemment célèbre en son temps. «J'ai mis en bande dessinée les travers que je ne voudrais pas avoir!», confie l'auteur.
Lauréat d'une mention d'excellence pour Daïmon, Nicolas Boucher sait très bien qu'une carrière de bédéiste n'est pas de tout repos. «C'est difficile d'être diffusé en BD.» C'est d'autant plus important pour les bédéistes de faire leur art pour les gens et non uniquement pour le cercle fermé des bédéistes, estime-t-il.