Patrice Martin plonge dans le monde de Kafka

Patrice Martin

Gatineau compte un écrivain au sein de son conseil municipal. Avant son élection en 2005, Patrice Martin a écrit un roman. Intitulé Le chapeau de Kafka, il sortira en librairie dans deux semaines.


Dans ce roman de 138 pages, M. Martin raconte les tribulations d'un homme aux prises avec des fonctionnaires empêtrés dans les règlements, des écriteaux mensongers et un ascenseur déréglé.

Une histoire digne de Kafka, un auteur européen qui se plaisait, dans ses récits, à décrire une bureaucratie cauchemardesque et impersonnelle.



Est-ce que l'administration municipale de Gatineau lui a servi d'inspiration ?

« C'est tout au plus un clin d'oeil, répond M. Martin. On vit tous dans des bureaucraties. Et les bureaucraties ont leur propre système, un système dont tu n'arrives pas toujours à deviner la logique. Oui, j'ai rencontré Kafka durant ma carrière... »

Son roman, publié par la maison d'édition montréalaise XYZ, a été écrit en majeure partie avant son élection dans le quartier Wright-Parc-de-la-Montagne, en novembre 2005.

Son ancien emploi de greffier à la Chambre des communes lui laissait plus de temps pour s'adonner à l'écriture, une passion qu'il cultive à temps perdu depuis plusieurs années.



« Naïvement, quand j'ai été élu, je me suis dit que j'aurais encore le temps d'écrire. Mais je n'ai pas touché à mon roman pendant un an ! Dans le temps de Noël 2006, j'ai pris quelques semaines pour le terminer. »

Fidèle lieutenant du maire Marc Bureau, Patrice Martin cumule les fonctions importantes à la Ville de Gatineau. Il est président de la Société de transport de l'Outaouais et de la commission de l'environnement.

Pour l'anecdote, son livre a été imprimé sur du papier écologique, sans chlore, et avec une teneur élevée en fibres recyclées.

Son héros, baptisé tout simplement P. à la manière kafkaïenne, doit aller chercher le chapeau de Kafka que son patron vient d'acquérir lors d'une vente aux enchères.

Ceux qui ont assisté aux réunions du conseil municipal connaissent l'humour dont est capable Patrice Martin. Il affirme que son roman n'est pas aussi sinistre que les oeuvres de Kafka. « C'est très léger et c'est un clin d'oeil au style d'écrivain comme Jose Luis Borges, Paul Auster et Italo Calvino », dit-il.

En plus d'écrire, M. Martin joue de la guitare et a composé une trentaine de chansons. En 1997, il a remporté le concours de chanson Tout nouveau, tout show. Comme récompense, il a chanté en première partie d'un spectacle de Richard Desjardins, l'année suivante.

La naissance de sa fille l'a amené a accroché sa guitare. « Mais je n'ai jamais arrêté de faire de la chansonnette. D'ailleurs, j'ai composé une chanson sur les journalistes... »