L'appareil à bord duquel prenaient place quatre personnes venait de s'écraser dans le Massif du sud près de Buckland dans la MRC de Bellechasse. L'accident a fait deux morts et a nécessité une importante opération de recherche qui a permis de sauver deux passagers.
L'avion, piloté par Jesse Barrie, un Ontarien de 27 ans mort dans l'accident, avait décollé dans la nuit de lundi à hier de l'aéroport d'Arnprior, près d'Ottawa. L'équipage, tous dans la vingtaine, se dirigeait vers St-John au Nouveau-Brunswick avec un arrêt prévu à Québec.
C'est ce qu'il a fait à 3 h 57. Après avoir fait le plein de carburant, l'avion a redécollé à 4 h 50. À 5 h 06, alors que l'engin survolait le secteur de Bellechasse, le pilote a communiqué avec la tour de contrôle. « Il semblait avoir un problème d'orientation », indique l'agent Ann Mathieu de la Sûreté du Québec.
Lors de cette conversation d'environ quatre minutes, M. Barrie a demandé au contrôleur l'angle de vol qu'il devait prendre pour atteindre St-John. Il le questionne aussi à savoir s'il y a une station-météo dans le secteur où il se trouve. Il semble évident qu'il n'empruntait pas la bonne direction et que la visibilité n'était peut-être pas celle qu'il souhaitait.
Soudain, la communication devient saccadée. Le contrôleur signale au pilote qu'il peut gagner de l'altitude pour mieux faire passer les ondes entre eux... puis plus rien. L'avion immatriculé C-FRZH n'a jamais répondu.
Dans les instants précédents le crash, des résidant de Buckland ont subi un réveil inhabituel, laissant penser qu'un drame se jouait. « On reste dans la côte qui mène au village. Quand l'avion a passé au-dessus de la maison, il était tellement bas que ça a réveillé mon mari et ma fille. Plus tard, lorsqu'on a vu ce qui se passait aux nouvelles, ça ne nous a pas surpris », raconte Sonia Beaulieu.
« À 5 h 19, on a reçu un appel de NAV Canada (tour de contrôle) pour un appareil en détresse », précise la porte-parole de la police. Aussitôt, une imposante opération de recherche et de sauvetage se mettait en branle.
Pendant que la tour de contrôle tentait de détecter le signal de la balise de détresse de l'appareil, le Centre de sauvetage de Trenton, en Ontario, dépêchait quatre hélicoptères et un avion Hercules C-130 depuis des bases au Québec, en Ontario et en Nouvelle-Écosse.
Entre-temps, poursuit Mme Mathieu, un appel a été logé au 911 par un des deux survivants. Cet appel a permis de pouvoir mieux déterminer la position de l'appareil.
Au sol, les services d'urgence de Buckland étaient mobilisés. Une dizaine de pompiers de l'endroit et autant de la municipalité voisine, Saint-Philémon, se rendaient non loin de la célèbre « côte magnétique », d'où partaient les motoneiges pour sillonner le secteur. En plus des policiers de la SQ, des membres du Club de motoneige La Tour étaient réquisitionnés pour donner un coup de main.
Ghislain Fontaine est un de ceux qui ont été appelés. « C'était très difficile d'accès. Heureusement, j'avais apporté des raquettes », lance-t-il. Et elles lui ont été utiles.
« À notre arrivée, il y avait déjà trois secouristes et deux policiers qui s'étaient rendus du haut des airs. On les a aidés à sortir les deux survivants. J'ai vu le visage de la femme. Il était ensanglanté et elle semblait vraiment en hypothermie. »
L'état de la carlingue ne laissait aucun doute sur la force de l'impact. « Il y avait une roue à huit pieds dans les airs, une aile à dix pieds plus loin, le nez était piqué dans la neige. Des têtes d'arbres étaient cassées. Il y avait aussi un corps sous l'appareil. Ce n'est pas des images que tu aimes voir. Les deux autres, s'ils sont encore en vie, il faut qu'ils remercient le ciel. »
Les deux survivants, un homme de 21 ans et une femme de 26 ans, ont été héliportés jusqu'à Québec, puis transportés à l'hôpital de l'Enfant-Jésus. Selon nos informations, ils étaient conscients et parlaient au personnel à leur arrivée à l'hôpital. Ils souffrent de multiples fractures, mais leur état est stable. On ne craint pas pour leur vie.