La Ville a la population de son côté

Le maire d'Ottawa, Larry O'Brien, examine le sondage qui a été rendu public hier.

Une forte majorité de résidants d'Ottawa appuie la fermeté dont fait preuve le conseil municipal au sujet de la grève à OC Transpo, démontre un sondage rendu public hier pour le compte de la Ville.


Selon Jeff Walker, vice-président de la firme Harris/Decima, 89 % des personnes interrogées estiment que la dernière offre présentée aux syndiqués est raisonnable contre 7 % qui jugent qu'elle ne l'est pas. En fait, elles sont 63 % à appuyer la position de la Ville par rapport à 14 % qui accordent leur soutien aux grévistes.

Certains éléments du contrat de travail proposé - salaires, congés, horaires - sont jugés raisonnables par une majorité de personnes allant de 64 % à 86 % pour les divers points en litige. Ils sont également nombreux à croire qu'Ottawa devrait demeurer sur ses positions même si cette intransigeance pourrait prolonger le conflit. Ainsi 70 % sont favorables à ce discours si la grève devait durer encore deux semaines contre 59 % si elle devait se prolonger un mois de plus.



Par ailleurs, les répondants sont partagés sur la manière dont la Ville gère toute cette affaire mais ils sont 70 % à être insatisfaits vis-à-vis l'attitude du syndicat.

Ce résultat conforte le maire Larry O'Brien qui reste campé sur ses positions. Le conseil municipal a tenu une réunion à huis clos hier afin d'étudier les options qui s'offrent à lui advenant le rejet des dernières offres par les syndiqués. « Nous espérons toujours que les employés d'OC Transpo vont saisir cette occasion pour mettre fin à la grève. Par ailleurs, le sondage démontre que nous agissons selon la volonté des gens d'Ottawa », a-t-il déclaré.

Les résultats laissent entrevoir que 86 % des répondants suivent le conflit et en connaissent les grands enjeux dont la question de la gestion des horaires de travail qui est le nerf de la guerre. Pas moins de 31 % des gens ont soutenu être touchés de manière très significative par le conflit par rapport à 39 % qui le sont de façon significative.

Le sondage téléphonique a eu lieu entre le 27 et le 31 décembre auprès de 816 répondants de la capitale. La marge d'erreur est de 3,46 % 19 fois sur 20. Le coût de l'exercice a été évalué à 35 000 $ par le sondeur qui a affirmé avoir été étonné par l'ampleur des résultats favorables à la stratégie de la Ville.



Les 2300 chauffeurs, mécaniciens et répartiteurs de la section locale 279 du Syndicat uni du transport (SUT) sont en grève depuis le 10 décembre. Demain, ils doivent voter sur les dernières offres de la Ville après que la ministre fédérale du Travail, Rona Ambrose, ait ordonné aux syndiqués de se prononcer sur la question. Ottawa offre des augmentations de 7,25 % sur trois ans, des améliorations au régime des congés de maladie, dont deux journées supplémentaires et une prime à la productivité de 2 500 $.

Si les grévistes rejettent l'offre comme le recommandent leurs dirigeants syndicaux, Ottawa pourrait mettre en place de nouvelles mesures pour aider les citoyens à se déplacer. L'ouverture du Transitway aux voitures qui offrent du covoiturage est actuellement étudiée. « Cette solution n'a jamais été envisagée depuis 25 ans. Il faut voir quels sont les tenants et les aboutissants en lien avec la sécurité », a expliqué John Manconi, directeur général des travaux publics. Les fonctionnaires ont répété que l'utilisation des voies réservées sur la 174 et la 417 étaient toujours exclues.

Le maire a indiqué qu'il laissait la porte ouverte à un retour aux discussions advenant un refus des chauffeurs.

Le Ottawa & District labour Council, qui représente 90 groupes syndicaux à Ottawa, a accusé la Ville d'être plus motivée par les sondages que par le désir de résoudre le conflit.