« Si la ministre Rona Ambrose compte forcer nos membres à voter sur la plus récente offre de la Ville, que l'on force les conseillers à faire de même, mais sur l'offre du médiateur », a déclaré au Droit le président du syndicat, André Cornellier.
Persuadé d'avoir l'appui des citoyens d'Ottawa, le président de la section locale 279 du Syndicat uni du transport (SUT) a affirmé hier qu'il était « dans l'intérêt public qu'un vote soit tenu dès que possible » afin que « les conseillers élus par la population d'Ottawa se prononcent. »
Les autobus pourraient réapparaître sur les routes de la région dans les jours suivant un éventuel vote favorable à la proposition du médiateur, estime M. Cornellier.
Selon le syndicat, le médiateur nommé par le gouvernement fédéral avait proposé le 9 décembre que la Ville et les travailleurs mettent de côté l'élaboration d'un nouveau système d'horaire afin de l'étudier à la suite de la signature de la convention collective.
Mais la Ville soutient que le système d'horaire n'était pas le seul élément qui paralyse les négociations.
Hier, à la Ville, on semblait incrédule face à la plus récente demande du syndicat. « Comment un homme qui ne laisse pas les membres de son syndicat voter sur l'offre de la Ville peut-il avoir l'arrogance de demander un référendum auprès des citoyens de la Ville, s'est indigné soir Michael Fitzpatrick de la Ville d'Ottawa. Il s'agit d'un non-sens. »
La ministre Ambrose
Les grévistes d'OC Transpo ont également confirmé hier qu'ils ne souhaitaient pas que la ministre fédérale du Travail, Rona Ambrose, intervienne dans le conflit de travail les opposant à la Ville d'Ottawa. Au cours des prochains jours, elle pourrait ordonner aux syndiqués de se prononcer sur les dernières offres de la municipalité.
Selon le syndicat, rien ne justifie l'utilisation par la ministre des pouvoirs qui lui sont conférés par un article du Code du travail. « Cette prérogative n'a jamais été employée depuis son entrée en vigueur en 1993, malgré l'existence de nombreux conflits de travail. Rien dans ce conflit ne justifie son usage », explique le SUT dans la lettre communiquée hier soir à la ministre Ambrose.
Il a déjà fait savoir que l'offre précédente présentée par la partie patronale avait été rejetée à 98 %. Le SUT ne voit donc pas pourquoi les syndiqués accepteraient un nouveau contrat de travail qui demeure sensiblement le même.
Les usagers du transport en commun d'Ottawa sont privés de service depuis le 10 décembre à la suite du débrayage décrété par les 2300 chauffeurs, répartiteurs et employés d'entretien d'OC Transpo.
Avec Caroline Barrière