Pendant tout l'après-midi et jusque vers 19 h, hier, l'Est ontarien et l'Outaouais ont connu des vents violents variant de 40 à 100 km/h.
Les résultats de ces fortes bourrasques ne se sont pas fait attendre.
« Il s'agit sans aucun doute de l'une des pires tempêtes de la décennie. Habituellement, une grosse tempête amène 80 000 pannes en Ontario. Nous en sommes à 240 000 et les chiffres ne cessent d'augmenter », affirmait hier soir la porte-parole d'Hydro One, Danièle Gauvin.
Au Québec, près de 50 000 usagers étaient affectés par des pannes d'électricités. Environ 14 000 abonnés d'Hydro-Québec étaient privés de courant dans l'Outaouais, hier soir. Une situation qui pourrait perdurer pendant quelques jours, avertissait la société d'État. La MRC des Collines comptait 6000 abonnés sans électricité, la MRC des Vallées, 1700 et le Pontiac, 5800.
Environ 450 foyers étaient privés de courant à Gatineau, une panne concentrée dans le secteur Aylmer.
Dans l'Est ontarien, l'autoroute 401 a été fermée pendant quatre heures sur une distance d'environ 12 kilomètres, entre les localités d'Iroquois et Morrisburg, en raison de l'effondrement de plusieurs poteaux d'électricité.
Environ la moitié des 22 000 résidants de Brockville étaient privés d'électricité, hier. Les résidants d'Ottawa s'en sont tirés un peu mieux. « Le réseau d'Hydro Ottawa est en bon état, a dit le porte-parole Don Wilson. Nous avons eu deux pannes en avant-midi (dimanche), à Kanata et Vanier, mais rien de plus. » Environ 1700 abonnés ont été touchés dans Kanata et 200 dans Vanier. Le tout était réglé vers 15 h.
Au Québec, en fin d'après-midi, les régions des Laurentides, de Laval, de Lanaudière étaient les plus frappées, avec 17 500 abonnés d'Hydro-Québec privés d'électricité. À Montréal, pas moins de 13 900 résidants étaient dans le noir alors que le Richelieu en comptait 6000 et le Saguenay, 530.
Les pannes ont été déclenchées dans bien des cas par des branches d'arbres soufflées sur les fils par des bourrasques. « En tombant, ces branches ont déclenché nos systèmes d'arrêt automatique », a dit le porte-parole d'Hydro-Québec, Éric Moisan.
« Mais quand les vents atteignent cette vitesse, ce ne sont pas nécessairement les arbres qui causent des dommages. Les lignes tombent d'elles-mêmes tellement les vents sont forts, a dit Danièle Gauvin d'Hydro One. Le mieux qu'on puisse faire en ce moment, c'est de mesurer les dégâts. Ça va nous prendre de deux à trois jours avant de réparer tout ça. »
Une météo inhabituelle
« On a vu cette année de nombreux systèmes naître dans le Midwest américain et traverser le continent pour aller vers la Baie James, explique Pierre Lessard, météorologue à Environnement Canada. Dans leur sillage, ces dépressions entraînent de l'air chaud, ce qui cause des températures plus chaudes. »
La pluie verglaçante ou abondante, les tempêtes de neige ou de vent et le redoux des dernières semaines n'ont rien d'exceptionnel mais sont tout de même étonnants et pourraient laisser présager un hiver plus clément qu'à l'habitude, estime-t-il.