Un état de choses qui pourrait devenir de plus en plus commun dans les premiers jours de 2009. À condition, bien sûr, de faire le plein en Ontario.
Samedi soir, 17 h 50. Pendant qu'une faible pluie tombe sur la région de la Capitale nationale, la station-service du magasin Canadian Tire de Rockland affiche 59,9 ¢. Une première en cinq ans.
Un peu partout à Ottawa, le carburant se détaillait à des prix frôlant les 60 ¢ le litre ce week-end. Pendant ce temps, la plupart des postes à essence de Gatineau vendaient le litre à plus de 71 ¢. À Fort-Coulonge, dans le Pontiac, l'essence se vendait même à 77¢ le litre. Une différence de 0,17 $.
Pénurie d'essence à Ottawa
Certaines stations-service ottaviennes ont carrément dû fermer boutique, faute de carburant. « Avec les Fêtes, nous avons reçu beaucoup plus de clients qu'à l'habitude, alors que nos livraisons d'essences ont été plus rares. Nous avons dû fermer au moins deux fois », expliquait un employé du Esso situé à l'angle du chemin Montréal et de la promenade Vanier, à Ottawa. Une dizaine d'autres stations ont mis la clef dans la porte de façon temporaire samedi et hier.
Les plaques d'immatriculations du Québec étaient légions, hier, dans les stations-services d'Ottawa. « Je suis allé aux stations Canadian Tire et Pioneer situé sur le chemin Ogilvie et elles étaient toutes deux fermées », expliquait Paul D'Entremont, un résidant d'Aylmer, alors qu'il faisait le plein au Shell situé sur le chemin Montréal dans le secteur Vanier. « Je ne me déplace pas en Ontario pour acheter de l'essence, mais lorsque je suis de passage à Ottawa je m'assure d'en acheter. Lorsqu'on paie 0,10 $ de moins par litre, ça fait une grosse différence. »
« On s'organise en conséquence, avouait Kevin Lemay, un citoyen de Gatineau rencontré au Esso, une centaine de mètres plus loin. Si je sais que je vais devoir me déplacer prochainement de ce côté-ci de la rivière, je ne mettrai pas d'essence à Gatineau. »
Le baril chute
Le cours du prix du baril de pétrole s'établissait à 36,93 $ hier au New York Mercantile Exchange (NYMEX), une chute de près de 100 $ par rapport aux sommets de cet été.
Cette faiblesse des cours pourrait d'ailleurs se poursuivre au cours des prochains mois. Plusieurs analystes ne s'attendent pas à une remontée brutale des prix avant le printemps. D'autres experts estiment toutefois que le prix du baril de pétrole pourrait augmenter dans la deuxième moitié de 2009, en raison de la baisse de production des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui répondent à 40 % de la demande mondiale. L'OPEP a récemment convenu de réduire sa production de 2,2 millions de barils par jour. La production mondiale quotidienne est d'environ 80 millions de barils.
Depuis septembre, l'OPEP a par ailleurs réduit son offre quotidienne de 4,2 millions de barils, la plus importante diminution depuis l'instauration de quotas de production en 1982.