Lettre d'appui du commissaire aux langues officielles

Si le député conservateur fédéral de Glengarry-Prescott-Russell, Pierre Lemieux, n'endosse pas ouvertement le règlement sur l'affichage bilingue commercial de Russell, un canton de son comté, la réalité est tout autre pour le commissaire aux langues officielles du Canada, Graham Fraser.


Dans une lettre envoyée le mois dernier à la municipalité, dont LeDroit a obtenu copie, M. Graham a félicité les élus de Russell pour leur initiative.

« À titre de commissaire aux langues officielles du Canada, je crois que la dualité linguistique est une valeur fondamentale de notre pays. La dualité linguistique ne doit pas uniquement se manifester au sein du gouvernement fédéral, mais doit également guider tous les ordres de gouvernement, tant les gouvernements provinciaux que les administrations municipales », écrit l'homme qui relève directement du Parlement.



Or, depuis le début de la saga sur l'affichage bilingue, Pierre Lemieux, lui-même secrétaire parlementaire aux Langues officielles à l'époque de l'adoption du règlement, refuse de prendre position. Il a toujours maintenu que la décision relevait du gouvernement municipal et nécessitait aucune bénédiction du fédéral.

Récemment, LeDroit a aussi eu confirmation que M. Lemieux ne s'était pas aventuré dans le dossier pour conserver, a priori, ses appuis électoraux au sein de la municipalité bilingue.

« Selon moi, le but visé par l'affichage bilingue va au-delà de la simple compréhension de ce qui est écrit dans l'autre langue officielle, poursuit M. Fraser. Il s'agit plutôt pour le public d'une question d'égalité de statut entre deux communautés de langue officielle ainsi que de respect et de reconnaissance de l'identité linguistique des membres de l'une ou de l'autre de ces communautés.»

Appui de François Boileau



M. Fraser n'est pas le seul à avoir salué le leadership des élus. En octobre, ce fut au tour du commissaire aux services en français de l'Ontario, François Boileau, de saluer le règlement sur l'affichage bilingue. « Je ne peux qu'appuyer fermement cette décision. Ce geste posé par le conseil municipal rappelle l'importance de mettre en valeur le caractère francophone de la municipalité et la volonté de ses élus de le conserver. Une langue doit être utile, utilisée et reconnue afin qu'elle demeure vivante et pertinente. »

Le règlement est présentement contesté en cour par le militant Howard Galganov. Les audiences débuteront le 2 mars prochain.