«C'est clair qu'on ne se mettra pas à couper de tous bords, tous côtés [...] Peut-être qu'au niveau des services, il y a des choses qu'on devrait regarder à nouveau, et se dire : est-ce qu'on va continuer à offrir ces services-là ?»
Hier, il a refusé de cibler des services qui pourraient faire l'objet de coupes. M. Desjardins a toutefois parlé de l'importance de maintenir les services municipaux de base, comme le déneigement et la voirie
En campagne électorale, le maire Marc Bureau avait promis de réviser «ligne par ligne» les finances de la municipalité. Près de quatre plus tard, «on n'a accouché de rien», lui reproche Aurèle Desjardins. Un comité chargé de planifier à long terme les finances de la Ville n'a jamais produit de rapport, note-t-il par ailleurs.
M. Desjardins pense que le moment est venu d'examiner l'ensemble des services municipaux. «Un moment donné, il faut poser des gestes, pas toujours retomber sur le dos des citoyens avec de nouvelles augmentations de taxes, ce n'est pas la solution.»
Dans un mouvement de dissidence inégalé depuis l'arrivée de Marc Bureau à la mairie en 2005, sept conseillers ont voté contre le budget municipal mardi soir. Aurèle Desjardins fait partie des dissidents.
Considérations électoralistes
Selon M. Desjardins, la préparation du budget 2009 a été teintée de considérations électoralistes. Hier, il a affirmé que l'imposition de deux nouvelles taxes, potentiellement impopulaires, a été repoussée après les élections municipales de 2009.
«Nous étions censés passer au compostage en 2009. Nécessairement, une taxe dédiée venait avec ça, mais ça a été repoussé en 2010.» Une autre taxe dédiée au Rapibus, censée entrée en vigueur l'an prochain, aurait aussi été reportée à 2010.
«C'est un budget qui fait en sorte qu'on repousse les choses à plus tard et, à mon avis, ce n'est pas une bonne façon de gérer une municipalité. Je fais partie du comité du budget depuis plusieurs années, on a toujours eu de bonnes discussions autour de la table, mais je vous dirais que, cette année, les orientations ont été faites de façon différente.»
Pendant qu'Ottawa sabre dans ses services et inflige une hausse de taxes de 4,9 % à ses citoyens, Gatineau bonifie des programmes, maintient les services aux citoyens et limite la hausse de taxes à 2,9 %. Pour Aurèle Desjardins, il y a de toute évidence quelque chose qui cloche.
«Nous ne sommes pas différents des autres, Gatineau aussi sera touché par la crise. Il faut être capable de prévoir ces choses-là.»
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