Les syndicats appuient la nouvelle coalition

L'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) s'est jointe au mouvement d'appui à la nouvelle coalition politique PLC-NPD, avec le soutien du Bloc québécois, qui souhaite remplacer le gouvernement conservateur minoritaire de Stephen Harper.


Après avoir obtenu des ententes de principe pour quatre des cinq principaux groupes représentant 100 000 de ses membres, lundi de la semaine dernière, l'AFPC n'a pas tardé à embarquer dans le train des opposants à l'énoncé économique présenté par le gouvernement conservateur.

Dans cet énoncé, le gouvernement annonçait un contrôle des salaires et la suppression du droit de grève des employés du secteur fédéral jusqu'en 2010-2011. De plus, il mettait un frein aux plaintes touchant l'équité salariale devant la commission des droits de la personne.

Le principal syndicat en importance dans le secteur fédéral, avec ses 165 000 membres, donne ainsi rendez-vous à ses membres afin qu'ils viennent démontrer leur appui, lors d'une manifestation organisée jeudi midi, sur la colline parlementaire. D'autres manifestations devraient avoir lieu dans d'autres villes du pays.

Plan syndical du CTC

Le Congrès du Travail du Canada (CTC) qui compte plus de trois millions de membres à travers le pays a décidé de partir en campagne afin de dénoncer l'énoncé économique du gouvernement Harper, et de donner son appui à cette coalition PLC-NPD et BQ.

Le plan syndical, mis de l'avant par le CTC pour faire face à cette crise, prévoit des investissements majeurs dans l'infrastructure et les approvisionnements, une réforme de l'assurance-emploi, des mesures pour protéger les retraites des travailleurs, des investissements pour aider à sauvegarder les emplois manufacturiers et forestiers, ainsi que des mesures visant à préserver et étendre les services à la population. La réforme de l'assurance-emploi proposée inclut des conditions uniformes de 360 heures pour toutes les régions, des prestations fondées sur 60 % des gains réalisés pendant les 12 meilleures semaines et pour une période qui s'étend sur 50 semaines.

Les partis de la coalition se sont mis d'accord sur un plan d'investissement de plusieurs dizaines de milliards de dollars visant notamment à venir en aide aux travailleurs ainsi qu'aux secteurs manufacturier et forestier.

CSN et FTQ

Par ailleurs, des syndicats québécois, dont la CSN et la FTQ, ont aussi réagi, hier.

« Je comprends que le gouvernement essaie maintenant de recoller les pots cassés, mais mon inquiétude reste entière sur la volonté réelle et la capacité du gouvernement Harper d'aller plus loin sur de réelles mesures pour faire face à la crise », a déclaré la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.

René Roy, secrétaire général de la FTQ, trouve difficile à avaler l'association entre le leader souverainiste Gilles Duceppe et l'ardent fédéraliste et parrain de la Loi sur la clarté, Stéphane Dion.

« On l'avait dénoncé en maudit cette affaire de clarté-là, à la FTQ. Et à la dernière élection fédérale, on en a parlé en masse. La Loi sur la clarté, on l'a encore de travers comme il faut », a-t-il dit.

Mais comme Claudette Carbonneau, il accepte le pacte de coopération, s'il est nécessaire pour défaire le gouvernement Harper.

AVEC LA PRESSE