Le candidat libéral de Papineau verrait bien la région offrir « une maison pour un an », des primes additionnelles ou encore une voiture aux finissants en médecine qui choisiront de pratiquer en Outaouais.
Par contre, il se montre moins enclin à hausser le salaire des médecins québécois, très inférieur en ce moment à celui de leurs collègues ontariens.
« Il est temps d'avoir notre propre opération séduction pour l'Outaouais », a dit M. MacMillan.
Sa proposition est un clin d'oeil évident au film La Grande Séduction, où les habitants d'une bourgade isolée rivalisent d'imagination pour attirer chez eux un médecin, simulant même l'existence d'une équipe de cricket.
Sans aller si loin, le candidat libéral pense qu'il est temps que le recrutement de professionnels de la santé devienne l'affaire de toute la communauté, pas seulement des autorités en santé.
Un comité « séduction »
En rencontre éditoriale, hier, il a promis de créer un comité au lendemain de l'élection, afin de réfléchir à l'opération séduction, puis à la mener à terme. Il a déjà une idée de la composition de son comité.
Hier, il a avancé le nom de plusieurs libéraux notoires : Marcel Beaudry (ancien président de la CCN), Jean-Marie Séguin (ancien maire de Hull), Maurice Marois, David Lauzon et Joël Branchaud (des gens d'affaires). « C'est une idée que je veux développer avec des gens là pour faire de l'Outaouais une région attirante pour les médecins et les infirmières. Je ne suis pas le bon Dieu, mais si tu mets 15 ou 20 personnes autour d'une table, deux ou trois personnes par comté, et piloté par un président, ça peut porter fruit. »
Le comité, qui pourrait s'organiser sous la forme d'une fondation par exemple, aurait comme rôle de rencontrer et de séduire les finissants en médecine.
Norm MacMillan a fait directement allusion aux futurs diplômés de l'Université McGill. La future fondation doit trouver le moyen de joindre, parmi eux, les finissants intéressés à pratiquer en Outaouais. « Ces gens-là qui veulent travailler ici, que l'Agence (de santé de l'Outaouais) nous donne leur nom, qu'on les contacte, qu'on aille dîner ou souper avec eux, qu'on leur vende notre région, qu'on fasse une séduction auprès de ces gens-là. »
La future fondation aura à réfléchir sur les incitatifs que la région peut leur offrir pour les attirer ici. « S'il faut des primes, fournir un char, une maison... », a suggéré M. MacMillan.
Il manque entre 60 et 80 médecins de famille en Outaouais, et au moins 150 spécialistes.
La proposition de M. MacMillan s'inspire d'une initiative de la défunte Société d'aménagement de l'Outaouais (SAO). Voilà plusieurs années, la SAO a formé un comité dans le but de rapatrier des soins de santé au Québec.