Des médecins dénoncent la discrimination à l'hôpital de Gatineau

Dans une lettre adressée aux candidats de la circonscription de Chapleau, 14 médecins du département de l'urgence demandent qu'ils prennent position sur cette question.

Des urgentologues de l'hôpital de Gatineau dénoncent la discrimination dont sont victimes certains patients. Des malades, sans médecin de famille rattaché à l'établissement, doivent parfois attendre plus longtemps que les autres avant de pouvoir accéder à un lit.


Dans une lettre adressée aux candidats de la circonscription de Chapleau, là ou se trouve l'hôpital, 14 médecins du département de l'urgence demandent qu'ils prennent position sur cette question. Ils jugent inacceptable que des patients, ayant un médecin de famille rattaché à l'institution, passent, en priorité, avant ceux qui n'en ont pas.

Le Dr Fayez Abboud, chef du département d'urgence du Centre de santé et de services sociaux de Gatineau (CSSSG) est l'un des signataires de la lettre. Il pointe du doigt le système de quotas qui a été mis en place il y a cinq ans. « C'est exaspérant de voir qu'il n'y a pas de volonté pour résoudre ce problème. Le système de quotas n'a plus sa raison d'être aujourd'hui. Un médecin ne peut pas dire qu'il va voir 20 patients et s'en laver les mains comme Ponce Pilate quand le suivant arrive. »



Il ajoute que cette situation discriminatoire ne se présente pas pour tous les malades à tout moment. Mais qu'elle était, en quelque sorte, un effet secondaire découlant des patients orphelins.

« Il s'agit d'un problème fondamental qui doit être réglé. »

Dans la lettre rendue publique hier, il est écrit que : « Nous avons soumis cette problématique aux diverses instances hospitalières (direction générale et conseil des médecins, dentistes et pharmaciens) et à ce jour personne n'a daigné intervenir pour faire cesser cette pratique (malades admis orphelins) que nous jugeons comme discriminatoire, en créant deux classes de malades à admettre aux étages, ceux ayant un médecin rattaché à l'établissement... et les autres ».

Périodiquement



Le Dr Michel Brazeau, directeur des services professionnels et des affaires médicales au CSSSG, a indiqué que la problématique soulevée par les urgentologues survenait périodiquement.

Il a toutefois nié le fait que rien n'ait été mis en place pour régler la situation, en citant une lettre datée du 1er octobre.

Selon lui, les chefs de départements et les médecins, tant les urgentologues que les médecins généralistes, doivent s'asseoir pour trouver des solutions.

« Ce genre de problème doit être réglé à l'interne. Il faut encourager les discussions entre les départements concernés. Dans un passé récent, j'ai eu l'impression que le problème s'était atténué mais il semble qu'il y a toujours un malaise », a déclaré le Dr Brazeau

Il a affirmé que le système de quotas également en place à

l'hôpital de Hull, venait tout

juste d'être ajusté à la hausse à la suite de discussions entre médecins.