Offres finales du fédéral : 6,8 % sur quatre ans aux fonctionnaires

Vic Toews, président du Conseil du Trésor

Le gouvernement Harper a décidé de déposer des offres finales aux fonctionnaires fédéraux. Invoquant l'incertitude économique et les circonstances financières difficiles, il leur offre une hausse salariale de 6,8 % pour un contrat de quatre ans.


Le président du Conseil du Trésor, Vic Toews, a déposé ces offres finales aux agents négociateurs de tous les employés de l'administration publique centrale.

Le gouvernement offre 2,3 % pour la première année, 1,5 % pour la deuxième année, 1,5 % pour la troisième année et 1,5 % pour la quatrième année de conventions de quatre ans débutant en 2007-2008.



Le président Vic Toews explique que ces offres finales tiennent compte du contexte économique difficile et souligne qu'elles sont équitables tant pour les employés que les contribuables.

« Une gestion responsable de la rémunération dans le secteur public est d'autant plus critique lorsque nous faisons face à une situation économique incertaine et des circonstances financières difficiles. Étant donné l'urgence d'avoir une masse salariale prévisible pour la fonction publique, nous présentons des offres finales aux agents négociateurs de l'administration publique centrale », indique le président Toews.

Dans les passages du discours du Trône d'hier ayant trait à la fonction publique, le gouvernement s'est engagé « à gérer de façon responsable la rémunération dans la fonction publique fédérale ». Au sujet du renouvellement de son personnel, le gouvernement s'est engagé à déposer un projet de loi pour assurer une « croissance durable » de sa fonction publique.

Vives réactions



Jointe hier à Montréal, la présidente de l'Institut professionnel de la fonction publique du Canada, Michèle Demers, a vivement réagi aux offres finales et à la manière choisie par le gouvernement pour les déposer en dehors des tables de négociations. Environ 45 000 des 55 000 membres de ce syndicat sont visés, sans compter les 110 000 membres de l'Alliance de la fonction publique du Canada.

« C'est pas vrai qu'on va faire le tapis. C'est pas vrai que la fonction publique va encore payer », a lancé la présidente Demers. « C'est innommable. Il n'y a pas de mot pour qualifier le geste que le gouvernement vient de poser. Il n'a même pas été capable de présenter ces offres à ses employés aux tables de négociations ; je n'ai jamais vu cela... Il a préféré nous envoyer ses offres par messagerie et par voie de communiqué dans les médias ».

La présidente entend discuter avec les représentants des dix groupes actuellement en négociations pour savoir comment le syndicat réagira à ces offres finales du gouvernement. Elle ajoute que ces offres ne feront rien pour aider le gouvernement à recruter du personnel alors que des pénuries sévissent dans plusieurs groupes, le problème de l'heure actuellement dans la fonction publique fédérale, rappelle Mme Demers.

C'est le cas notamment chez les vérificateurs de l'Agence du revenu du Canada (ARC), où la pénurie prive le gouvernement de revenus d'impôts importants de grandes entreprises très rentables. La situation a été dénoncée par la présidente Demers mardi en Alberta.

Au moment d'écrire ces lignes, l'ARC n'avait toujours pas réagi à ces déclarations au sujet de la pénurie de vérificateurs.