Le maire de Gracefield risque d'être destitué

Le maire de Gracefield, Réal Rochon, fait face à une requête en déclaration d'inhabilité qui pourrait lui faire perdre son poste et le rendre inhabile à siéger à tout conseil municipal, pour une durée de cinq ans.


L'avocat Jean-Carol Boucher a déposé, le 8 novembre dernier, en Cour supérieure, une requête présentée par la Ville de Gracefield contre son propre maire. Cette requête a été votée par le conseil municipal de Gracefield, plus tôt cette année.

Les conseillers reprochent à leur maire d'avoir autorisé des travaux sur le chemin Désormeaux sans avoir obtenu une résolution en ce sens du conseil municipal et sans avoir demandé de soumissions.



La valeur totale de ces travaux, évalués à plus de 36 797,39 $, englobe le dynamitage à trois endroits sur le chemin du lac Désormeaux, le coût de location de la machinerie lourde et le coût de la coupe des arbres.

Selon le texte de la requête, l'événement s'est produit le 21 avril dernier lorsqu'un entrepreneur, propriétaire de Dynamitage Ritchie, s'est rendu au bureau municipal pour offrir ses services en vue du dynamitage du chemin Désormeaux, puisqu'il était déjà de passage dans la région pour effectuer des travaux dans la municipalité voisine de Blue Sea.

Le maire Rochon lui aurait alors dit : « commence demain matin pendant que tu es dans le bout », malgré l'intervention du directeur général de la ville, Jean-Marie Gauthier qui lui a rappelé l'obligation de passer par une soumission en bonne et due forme, et d'obtenir une résolution du conseil municipal.

« C'est moi le maire, tu peux commencer », aurait alors rétorqué M. Rochon à l'entrepreneur.



Selon le texte de la requête, « les travaux ordonnés unilatéralement par le maire, Réal Rochon, et défendeur en l'instance, sans résolution du conseil et sans avoir obtenu préalablement au moins deux soumissions différentes, ont été ainsi l'objet de réclamations pour un total de 37 797,39 $ ».

Défense

Hier, le maire Rochon a déclaré au Droit qu'il allait se défendre jusqu'au bout.

« Je viens de recevoir la requête et je ne l'ai pas encore analysée, mais je vais faire une déclaration dans quelques semaines, après avoir parlé à mes avocats. D'ici là, je ne peux pas commenter davantage », a dit le maire.