Hassan Diab, 54 ans, enseigne la sociologie à temps partiel à l'Université d'Ottawa (l'Ud'O). Selon les autorités françaises, il serait l'auteur d'un attentat à la bombe perpétré dans une synagogue de Paris le 3 octobre 1980, la veille du Shabbat juif.
Trois Français et une jeune Israélienne ont péri et une vingtaine de personnes ont été blessées lors de cette attaque.
La directrice des communications de l'Ud'O, Andrée Dumulon, a confirmé qu'Hassan Diab était à l'emploi de l'université à temps partiel depuis 2007.
Le caporal Jean Hainey, de la GRC, a précisé qu'une « arrestation provisoire en vertu de la Loi sur l'extradition » avait été menée à 11 h 45, hier matin, en collaboration avec les autorités françaises.
« Il sera détenu jusqu'à la fin des procédures », a ajouté le caporal Hainey.
Diab comparaîtra concernant la demande d'extradition du gouvernement français, aujourd'hui, au palais de justice d'Ottawa.
La GRC a confirmé avoir procédé à une « série de perquisitions », sans toutefois en préciser les lieux.
Il a cependant été possible d'apprendre que le domicile et le lieu de travail du prévenu ont été perquisitionnés par les autorités.
L'ordinateur de travail du professeur a été saisi hier soir, au huitième étage du pavillon Desmarais de l'Ud'O.
Lors de son passage au Département de sociologie et d'anthropologie vers 17 h 30, hier, LeDroit a aperçu une équipe de cinq personnes prendre l'ascenseur avec un ordinateur noir de type PC et une boîte en carton. Le huitième étage du pavillon Desmarais de l'Ud'O abrite les bureaux des professeurs de sociologie, dont celui de Hassan Diab.
Un autre professeur, qui partage le même bureau que Diab, a confirmé que ce groupe de personnes avait bel et bien saisi l'ordinateur de son collègue.
Assis avec un étudiant, il a confirmé au Droit que ces gens étaient venus s'emparer de l'ordinateur de M. Diab.
« Cet ordinateur est celui des professeurs à temps partiel. Ils sont entrés et ils viennent tout juste de repartir avec », a-t-il indiqué, pendant que son étudiant acquiesçait de la tête. Leurs noms ne seront pas dévoilés par souci de sécurité.
Innocent, selon son avocat
L'avocat de Hassan Diab, René Duval, a indiqué à l'Agence France-Presse que son client était étudiant à Beyrouth à l'époque de l'attentat de 1980 et s'était ensuite installé aux États-Unis pour des études de doctorat.
« Mon client est innocent, il n'a rien à faire là-dedans », a déclaré l'avocat, hier. Me Duval a ajouté qu'il demanderait sa mise en liberté lors sa comparution, aujourd'hui.
AVEC AGENCE FRANCE-PRESSE