Les Franco-Ontariens en désaccord

"Le comité que propose le ministre Caplan est de nature consultative, ce qui signifie que les RLISS n'auront pas à tenir compte de ses décisions et recommandations", a déclaré la porte-parole du RSSFEO, Nathalie Béland.

L'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO) et le Réseau des services de santé en français de l'Est de l'Ontario (RSSFEO) ont vivement critiqué, samedi, le projet de règlement du ministre de la Santé et des Soins de longue durée de la province David Caplan, qui souhaite que des comités consultatifs soient créés afin d'assurer la qualité des soins de santés des 600 000 francophones de la province.


"Le comité que propose le ministre Caplan est de nature consultative, ce qui signifie que les réseaux d'intégration locaux de services de santé (RLISS) n'auront pas à tenir compte de ses décisions et recommandations", a déclaré la porte-parole du RSSFEO, Nathalie Béland.

La complexe réforme du système de santé ontarien en 2006 visait, selon le ministère, à rapprocher le système de soins de santé des Ontariens. À cette fin, des "entités de planification" devaient voir le jour. Le ministère propose plutôt de former des comités, qui agiraient à titre consultatif.



"Mais la planification des soins de santé demande expertise et ressources, données fiables et méthodologie. Il est impensable qu'un comité de bénévoles prenne des décisions qui relèvent de spécialistes expérimentés", a plaidé Mme Béland, devant une centaine de personnes rassemblées à l'Université d'Ottawa, dans le cadre du brunch des élus annuels de l'ACFO Ottawa.

Les deux organismes demandent plutôt à Queen's Park de reconnaître les quatre réseaux de services de santé en français de la province. L'AFO estime que le ministre Caplan propose une structure parallèle inadéquate pour les services de santé en français, plutôt que de reconnaître les organisations déjà existantes.

Bris de communication

"Soyons francs, nous avons tous hésité un jour ou l'autre entre un soin de santé en français et un soin tout court. Nous avons hésité entre demander un service dans notre langue, en sachant fort bien qu'il y avait là un risque de bris dans la communication", a dit Mme Béland.



La population ontarienne a jusqu'au 12 novembre pour communiquer avec le ministre au sujet de ce projet de règlement. Le commissariat aux services en français étudierait également la question.

"On a vécu les comités consultatifs en éducation. Ça a été le bordel, et ça ne fonctionnait pas. Les conseils scolaires - formé surtout d'anglophones - ne les écoutaient pas et nous mettaient de côté. Le projet de règlement veut faire la même chose", a dit la présidente de l'AFO, Mariette Carrier-Fraser.

Le porte-parole du ministre Caplan n'a pas retourné les appels du Droit, hier.