Après avoir dévoué les quinze dernières années à la cause du logement et de l'itinérance en Outaouais, il se dit qu'il serait peut-être temps de passer à autre chose.
Dans un long communiqué transmis aux médias, M. Roy critique durement l'annonce qu'a faite hier le ministre responsable de l'Outaouais Benoît Pelletier au sujet du financement du Gîte-Ami (voir texte en page 6).
« Logemen'occupe est scandalisé. Le ministre ignore complètement la demande du Collectif régional de lutte à l'itinérance en Outaouais (CRIO) et tout le secteur du logement communautaire dédié aux personnes itinérantes », titre le communiqué de presse.
Pourtant, le CRIO disait hier « accueillir avec joie l'annonce du ministre Pelletier ».
Mais François Roy n'en démord pas.
« Le ministre a choisi d'aider un refuge, sans aider les autres intervenants, a-t-il dit. Les bras nous sont tombés quand nous avons entendu ça. »
Le Gîte-Ami recevra une aide annuelle d'un demi-million de dollars.
« Pendant ce temps, Logemen'occupe reçoit 56 000 $ et a enregistré un déficit de 30 000 $ dans la dernière année », regrette M. Roy.
Le directeur général du Gîte-Ami, Luc Villemaire, voit les choses différemment.
« Évidemment, l'annonce d'hier ne résout pas tout, mais c'est un pas dans la bonne direction », croit-il.
« François Roy est une véritable locomotive, capable de tirer plusieurs wagons. Logemen'occupe et lui ont fait leurs preuves, dit M. Villemaire. Mais personne n'est irremplaçable. »
M. Roy estime que le message de Logemen'occupe ne passe « visiblement plus » auprès des décideurs de la région.
L'homme d'une quarantaine d'années entend prolonger sa réflexion sur quelques semaines. « Il y a une assemblée générale de la CRIO bientôt. On verra après cela », dit-il.
« J'ai aussi une vie personnelle. Ça fait dix ans que le salaire du coordonnateur de Logemen'occupe n'a pas été augmenté. Le personnel de l'organisme n'a pas fait un voeux de pauvreté ! Nous avons droit nous aussi à un salaire convenable. »
Que fera François Roy s'il quitte Logemen'occupe ?
« Je n'en suis pas encore rendu là », a-t-il dit hier soir. « Je me laisse quelques mois pour réfléchir. J'aimerais bien oeuvrer dans le domaine des communications. »