Le président directeur général du Conseil de l'industrie forestière du Québec était de passage à Gatineau mercredi, dans le cadre de sa tournée des régions du Québec. Il a rencontré des représentants de l'industrie, des syndicats et des maires de la région de l'Outaouais.
«Lorsque la reprise, (prévue pour la fin de 2009) se fera sentir, le Québec sera le dernier à en profiter parce que les coûts de production sont les plus élevés en Amérique du nord. La fibre est la plus coûteuse en Amérique du nord et nos copeaux sont les plus chers au monde. Il faut être concurrentiel et nous ne le sommes pas. Il faut profiter de cette période de crise pour réduire nos coûts afin d'avoir les mêmes coûts que l'Ontario. Notre bois nous coûte 7,50 $ de plus du mètre cube que ce que paie l'Ontario. On ne veut pas de subvention ou de mesure qui contreviendrait à l'accord de libre-échange avec les États-Unis, mais on demande au gouvernement de nous vendre la ressource (le bois) à un prix qui nous permette de «compétitionner». On lui dit «Collez vous au moins sur le prix de l'Ontario», a déclaré M. Chevrette.
L'ancien ministre péquiste doit d'ailleurs rencontrer la ministre Julie Boulet (qui remplace le ministre des Ressources naturelles Claude Béchard durant sa maladie), pour lui faire part de ses demandes, tôt mercredi matin. L'industrie réclamera alors des mesures comme l'aide à la construction de chemins, le financement de la lutte aux incendies de forêt et de la lutte aux insectes ainsi que des mesures pour réduire l'impact du coût du carburant.
À son avis, beaucoup de décisions politiques ont été prises à partir de perceptions plutôt qu'à partir d'un constat de la réalité. Selon M. Chevrette, les groupes environnementaux font beaucoup de désinformation et cela a un impact sur les décisions du gouvernement du Québec.
«Dans les grands centres urbains, les gens sont tous convaincus qu'il y a de la déforestation au Québec alors qu'au contraire, le couvert forestier augmente. Je pense toutefois qu'on ne pourra pas longtemps gouverner en fonction des perceptions et qu'à un moment donné, la réalité va refaire surface».
M. Chevrette s'inquiète aussi du manque de main d 'oeuvre qui se fera sentir lorsque la demande pour les produits forestiers reprendra.
«Non seulement les travailleurs qui viennent de perdre leurs emplois risquent d'être rendus ailleurs, mais aussi on ne forme pas assez de jeunes en techniques forestières et en génie forestier», a-t-il déploré.
Le préfet de la Municipalité régionale de comté (MRC) du Pontiac, Michael McCrank, est d'accord avec M. Chevrette. Mais pour sa région, l'heure est plus à la diversification économique qu'à l'attente du retour de l'industrie forestière, car il ne reste plus grand chose de cette industrie depuis les fermetures annoncées la semaine dernière, particulièrement celle de la papetière Smurfit-Stone.