La goutte qui a fait déborder le vase est tombée dans la nuit de vendredi à samedi. Faute d'être en mesure d'intervenir assez rapidement, les paramédics de l'Outaouais ont dû faire appel à une ambulance d'Ottawa. Le patient devant être transporté à l'hôpital se trouvait dans le secteur Aylmer, et la seule ambulance disponible du côté québécois se trouvait à l'autre bout de Gatineau, dans le secteur Buckingham.
La section locale de la Fraternité des paramédics et des employés des services préhospitaliers du Québec (FPESPQ) estime que la couverture ambulancière est «déficiente» dans la région. En moyenne, les paramédics d'Ottawa sont appelés en renfort de 12 à 15 fois par année.
«Il manque d'ambulances sur la route, et il n'y a que l'Agence de la santé qui peut décider d'en ajouter, lance le vice-président régional du syndicat, Stéphane Lauzon. Je crois que la population de l'Outaouais est en droit de se demander pour quel genre de services elle paie.»
À la Coopérative des paramédics de l'Outaouais (CPO), comme à l'Agence de la santé, on souligne que le recours aux ambulances d'Ottawa est régi par un plan de contingence. Le directeur général de la CPO, Stéphane Parent, note que dans un monde idéal, il faudrait une ambulance pour chaque citoyen, mais assure que le service actuel est satisfaisant et répond aux besoins.
«Dans les autres régions, par exemple à Montréal, dans une situation pareille, ils font appel à la rive-sud, donc à une autre entreprise québécoise, explique le directeur général de la CPO, Stéphane Parent. Ici, notre renfort vient d'Ottawa, mais ça ne me dérange pas du tout, parce que la qualité est la même, et la chose la plus importante, ce sont les services et les soins offerts aux bénéficiaires.»
En moyenne, dans la zone de l'Outaouais urbain, huit ambulances sont disponibles le jour, six en soirée et quatre la nuit. «L'ajout de deux véhicules par quart de travail, ça ne serait pas exagéré», pense M. Lauzon à la FPESPQ.
L'Agence de la santé de l'Outaouais estime que l'ajout d'une ambulance par quart de travail représente des dépenses approximatives de 500 000$ par année.
Le porte-parole de l'Agence, Martin Saint-Louis, assure que l'offre de services est analysée sur une base régulière, avec la collaboration de la CPO, afin de déterminer si les besoins dictent l'ajout de ressources supplémentaires.